Trois navires australiens auraient été « défiés » par la marine chinoise en mer de Chine méridionale; Pékin dément

Il y a quelques jours, la frégate australienne HMAS Anzac [photo] et le pétrolier-ravitailleur HMAS Success ont appareillé de Subic Bay [Philippines] pour Hô Chi Minh-Ville [Vietnam] pour une escale de trois jours. Ces deux navires ont été rejoints par le HMAS Toowoomba, parti Kota Kinabalu, en Malaisie.

Seulement, ces trois bâtiments de la Royal Australian Navy ont dû traverser la mer de Chine méridionale pour atteindre leur destination, alors que la marine chinoise effectuait des manoeuvres navales de grande ampleur dans la région, avec 48 navires, dont le porte-avions Liaoning, 76 hélicoptères, des avions de combat et des bombardiers.

D’après l’Australian Broadcasting Corp (ABC), les trois navires australiens auraient été « défiés » par des bâtiments chinois, un responsable s’exprimant sous le couvert de l’anonymat ayant évoqué des « échanges courtois mais vigoureux ». Cependant, le ministère australien n’a pas souhaité faire de commentaire sur cet épisode.

De son côté, le Premier ministre australien, Malcolm Turnbull, n’a pas confirmé l’information d’ABC. « Nous maintenons et pratiquons le droit à la liberté de navigation et de survol dans le monde entier, y compris en mer de Chine méridionale, conformément au droit international », a-t-il fait valoir.

À Pékin, le ministère chinois de la Défense a démenti que les trois navires australiens aient été « défiés ». « Les informations des médias australiens ne correspondent pas aux faits », a-t-il dit.

« Des navires de guerre de la marine chinoise ont rencontré des navires de guerre australiens en mer de Chine méridionale le 15 avril. Les navires chinois ont utilisé un langage professionnel pour communiquer avec la partie australienne, et l’opération des navires de guerre chinois a été conforme aux lois et règlements, professionnelle et sûre », a-t-il fait valoir, via un communiqué diffusé le 20 avril.

Pour rappel, Pékin revendique la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale en mettant devant le fait accompli les pays riverains qui y ont des prétentions territoriales. Après avoir militarisé plusieurs îlots des archipels Spratleys et Paracel, la Chine a de facto le contrôle de cette région stratégique pour le commerce maritime mondial. D’où l’envoi régulier de navires américains dans cette zone, afin d’y affirmer la liberté de navigation.

En janvier, après l’envoi du destroyer américain USS Hopper à 12 nautiques de l’îlot de Scaborough, passé sous contrôle chinois alors qu’il relevait des Philippines jusqu’en 2012, Pékin avait dénoncé une « violation » de sa souveraineté » et de ses « intérêts en matière de sécurité ».

Toutefois, les cas de rencontres « vigoureuses » mais « correctes » sont plutôt rares. Du moins pour ce qui concerne les navires battant pavillon tricolore. « Entre 6 à 10 fois par an, un bâtiment français navigue […] en mer de Chine méridionale afin de faire prévaloir le droit maritime international. Ces mouvements ne passent pas inaperçus, tant auprès de nos partenaires chinois qui nous suivent sans agressivité, que des pays voisins qui constatent que la France était jusqu’à très récemment le seul pays européen présent dans ces eaux », a en effet récemment expliqué l’amiral Christophe Prazuck, le chef d’état-major de la Marine nationale.

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