La disponibilité des forces armées allemandes reste « insuffisante »

À l’occasion de la publication d’un Livre blanc sur la défense, en juillet 2016, le gouvernement allemand avait exprimé l’ambition de faire jouer un rôle plus important à ses forces armées (Bundeswehr) sur la scène internationale.

L’Allemagne, au regard de son statut de première puissance économique européenne, est « de plus en plus perçue comme un acteur central en Europe » qui « a la responsabilité de contribuer à façonner l’ordre mondial de manière active », était-il affirmé dans ce Livre blanc, lequel estimait que Berlin devait être en mesure « d’assumer ses responsabilités et de prendre les choses en main » face aux « défis sécuritaires et humanitaires. »

D’où les décisions d’augmenter le budget et les effectifs de la Bundeswehr, afin de remédier à des lacunes capacitaires dont certaines ont pu faire désordre par le passé… Seulement, il faut du temps pour que les choses puissent s’améliorer. À la condition que les orientations prises aillent dans le bon sens.

Or, pour le commissaire parlementaire aux forces armées allemandes, le social-démocrate Hans-Peter Bartels, la Bundeswehr est encore (très) loin du compte. « Malgré un budget en légère hausse, la disponibilité s’est encore détériorée », a-t-il déploré, la semaine passée, dans les colonnes du magazine Focus. « Alors que les missions extérieures avec de petits contingents se sont bien déroulées, la Bundeswehr, dans son ensemble, ne peut actuellement être utilisée pour la défense collective », a-t-il ajouté.

Cependant, M. Bartels a admis que l’action de la ministre allemande de la Défense, Ursula von der Leyen, avait permis d’avoir de bons résultats… au sujet de la « transparence au sein de la Bundeswehr ». « Nous connaissons très bien, aujourd’hui, les carences de nos troupes », a-t-il dit.

Pour rappel, le commissaire parlementaire aux forces armées est élu, à bulletin secret, par les membres du Bundestag (chambre basse du Parlement). Son rôle est notamment d' »examiner les événements critiques survenus au sein de la Bundeswehr et communiquer ses conclusions dans un rapport. »

Cela étant, les propos de M. Bartels ne sont pas surprenants. L’an passé, l’on a appris que les 6 sous-marins de la Deutsche Marine étaient indisponibles ou encore que la Deutsches Heer ne disposait que de 95 chars Leopard en état de marche. Quant à la Luftwaffe, un rapport publié en mai s’inquiétait du fait qu’elle ne serait probablement pas en mesure de satisfaire les obligations de l’Otan.

Par ailleurs, les objectifs affichés pour les opérations extérieures ne sont pas toujours atteints. En janvier 2017, le Bundestag avait voté en faveur du déploiement d’un millier de soldats, au maximum, au sein de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali (MINUSMA). Et selon le dernier rapport relatif à ce pays publié par le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, les effectifs allemands s’élevaient, en décembre, à seulement 539 militaires.

Dernier épisode en date : la Bundeswehr n’est plus en mesure de transporter ses soldats affectés Afghanistan par ses propres hélicoptères. Selon le quotidien Die Welt, elle loue des appareils auprès de sociétés privées. Une situation qui affecte même le Kommando Spezialkräfte, une unité des forces spéciales.

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