Des instructeurs militaires allemands attendus au Kurdistan irakien sont coincés… en Bulgarie

transall-20140624

Fin août, le gouvernement allemand a décidé de livrer des armes aux combattants du Kurdistan irakien (les peshmergas), en première ligne face aux jihadistes de l' »État islamique » (EI, ou Daesh). Et, la semaine dernière, une équipe de 7 instructeurs militaires allemands devait s’envoler vers Erbil à bord d’un avion de transport C-160 Transall. Sauf qu’ils ne sont pas toujours arrivés…

Les ennuis ont commencé dès le départ, sur la base aérienne de Hohn dans le Schleswig-Holstein, quand le Transall prévu pour transporter les 7 instructeurs allemands est tombé en panne. Un second appareil a alors été désigné. Et l’équipe a quand même pu prendre les airs quelques heures plus tard.

Seulement, comme, paraît-il, les ennuis volent en escadrille (ce n’est apparemment pas le cas des Transall allemands, comme on le verra par la suite), l’avion de remplacement est… tombé en panne, lui aussi, à Burgas, en Bulgarie. Un troisième appareil a alors été envoyé sur place prendre le relais… Et, devinez-quoi? Il a également connu des soucis mécaniques… Du coup, cela fait près d’une semaine que les 7 instructeurs sont coincés sur les bords de la mer Noire.

Et pour ne pas faciliter les choses, les autorités irakiennes n’ont pas donné l’autorisation à l’aviation allemande d’entrer dans leur espace aérien. L’hebdomadaire Der Spiegel, pour qui cette mission de la Bundeswehr vire à la farce, ce retard « bureaucratique » s’expliquerait par les réticences de Bagdad à voir les Peshmergas recevoir de nouvelles armes. À moins que les Irakiens en aient perdu leur latin avec tous ces changements d’avions…

Toujours selon l’hebdomadaire, la date d’arrivée des 7 instructeurs en Irak est encore « incertaine ». La Luftwaffe « faisait tout jeudi (25 septembre) pour amener le moteur de rechange en Bulgarie ». Et il faudra obtenir une nouvelle autorisation auprès des autorités irakiennes pour que le vol puisse enfin avoir lieu.

Quant aux armes promises aux Kurdes, une cargaison devait décoller de Leipzig à bord d’un DC-10 néerlandais. Mais là encore, il y a eu un contretemps : l’avion a lui aussi connu une panne.

Plus généralement, les matériels des forces armées allemandes n’affichent pas un fort taux de disponibilité. L’inspecteur général de la Luftwaffe, Karl Müllner, a indiqué, dans un rapport remis récemment, seulement 24 Transall C-160, sur 56 en sercice, sont opérationnels. Les chiffres ne sont guère plus encourageants pour les avions de combat : moins de la moitié des Eurofighter (42 sur 109) sont prêts à l’emploi. Même chose pour les Panavia Tornado (38 sur 89).

La raison de cette situation, particulièrement sensible pour ce qui concerne les hélicoptères (seulement 8 NH90 sont disponibles sur 33) s’explique par le manque de moyens alloués au maintien en condition opérationnelle (MCO), suite ) l’arrêt décidé en 2010 de l’achat de pièces détachées. Depuis, la Bundeswehr a beaucoup de mal à remonter la pente.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]