L’adhésion de la Bosnie à l’Otan se complique
En 2006, la Bosnie-Herzégovine a adhéré au Partenariat pour la Paix (PPP) de l’Otan, en attendant mieux, c’est à dire d’intégrer l’Alliance. Puis, ce pays a été invité à participer au plan d’action pour l’adhésion (MAP), sous réserve de mener à bien des réformes importantes, comme celle concernant la propriété des biens immobiliers militaires.
Dans le même temps, Sarajevo a manifesté sa volonté d’intégrer l’Otan en mettant des officiers à la disposition de la la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF) en Afghanistan.
Pour accompagner Sarajevo dans ce processus, l’Otan y a établi un quartier général militaire, avec la mission « d’aider les autorités bosniennes à mettre en œuvre les réformes et les engagements liés au Partenariat pour la paix » et de « fournir un soutien logistique et d’autres types de soutien à la Force de l’Union européenne déployée en Bosnie-Herzégovine. »
« Nous vous aidons à mettre en œuvre des réformes et vous nous aidez à maintenir la stabilité dans les Balkans et vous contribuez à notre sécurité partagée de différentes manières », avait résumé, en février dernier, Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’Otan, en s’adressant à Mladen Ivanić, alors président du collège présidentiel de Bosnie-Herzégovine.
Seulement, le pays se compose de deux entités : la Fédération de Bosnie-Herzégovine, comptant 10 cantons croates et bosniaques, et la République serbe de Bosnie, qui maintient des liens étroits avec Belgrade, qui, par ailleurs, vient de recevoir une aide militaire russe (des avions MiG-29 notamment)
Alors que les bosniens d’origine croate et les bosniaques [bosniens musulmans, ndlr] sont favorable à l’adhésion de leur pays à l’Otan, c’est loin d’être le cas de la République serbe de Bosnie.
La semaine passée, via une résolution inspirée par son président, le nationaliste Milorad Dodik, cette dernière s’est déclarée « militairement neutre » par rapport « aux alliances militaires existantes, dans l’attente d’un possible référendum sur cette question ».
Ce texte a été adopté à une courte majorité, après plusieurs heures de débat à l’Assemblée nationale de la « Republika Srspska ». Les élus musulmans se sont abstenus, estimant que les questions militaires ne relèvent uniquement que du pouvoir central, à Sarajevo.
Reste à voir comment cela se traduira dans les faits. Depuis 2005, l’Armée boniaco-croate de la Fédération de Bosnie-Herzégovine et l’Armée de la République serve de Bosnie furent réunies au sein des Forces armées de Bosnie et d’Herzégovine. Comment, dans ces conditions, cette « neutralité militaire » pourra-t-elle s’appliquer?