La Corée du Nord prévient le Japon de son « autodestruction imminente »

Le survol, le 29 août, de l’île japonaise d’Hokkaidō, par un missile de portée intermédiaire « Hwasong-12 », a été « la première étape des opérations militaires de la Corée du Nord dans le Pacifique et un préalable significatif au confinement de Guam », a expliqué Kim Jong-un, le chef du régime nord-coréen.

Cela étant, ce missile nord-coréen visait bel et bien le Japon et non l’île de Guam, où les États-Unis disposent de facilités militaires. Si l’engin «  a traversé le ciel au-dessus de la péninsule d’Oshima, qui se trouve dans l’île d’Hokkaïdo, et du cap Erimo, en suivant la trajectoire préétablie, et a touché avec précision sa cible dans les eaux du Pacifique nord », comme l’a précisé l’agence officielle KCNA, ce tir voulait marquer le 107e anniversaire du traité du 29 août 1910 au terme duquel Tokyo colonisa la péninsule coréenne.

En prenant la décision de lancer ce missile Hwasong-12, Kim Jong-un « a exprimé la rancoeur contenue depuis longtemps du peuple coréen » contre « les cruels habitants de l’archipel japonais insensibles au sanglant 29 août », a expliqué KCNA.

Alors que le Conseil de sécurité des Nations unies a condamné, à l’unanimité, le survol du territoire nippon par l’un de ses missiles, Pyongyang s’en est de nouveau pris à Tokyo, via un éditorial publié le 30 août par KCNA. Et, a priori, les déclarations du Premier ministre japonais, Shinzo Abe, qui a dénoncé une « menace grave et sans précédent » et appelé à renforcer la « pression » sur la Corée du Nord n’ont pas été au goût du régime nord-coréen.

« Le Japon s’est retroussé les manches pour soutenir les opérations anti-Corée du Nord de son maître », a écrit KCNA, en faisant référence aux liens étroits entretenus par Tokyo avec Washington en matière de défense. Cette « connexion militaire » est devenue une « grave menace » pour la péninsule coréenne et le Japon « ne sait pas » qu’il « accélère son autodestruction », ajoute l’agence officielle nord-coréenne.

Et, pour démontrer que cette menace est ancienne, KCNA a cité l’accord Taft-Katsura de 1905, par lequel les États-Unis reconnaissaient l’influence nippone dans la péninsule coréenne en échange de l’assurance que le Japon n’aurait aucune vue sur les Philippines.

Enfin, Pyongyang a insisté en avertissant le Japon qu’il ne devait plus s’aligner sur les États-Unis s’il ne voulait pas risquer « la destruction imminente ».

En avril dernier, la Corée du Nord avait lancé le même type d’avertissement à l’endroit de l’Australie, pays également accusé de suivre « aveuglément et ardemment la ligne des Américains. »

« Si l’Australie persiste à suivre les États-Unis dans leurs actions visant à isoler et à réprimer la Corée du Nord, cela deviendra un acte suicidaire car cela inclura ce pays dans la zone de frappe nucléaire des forces stratégiques nord-coréenne », avait affirmé un porte-parole du ministère nord-coréen des Affaires étrangères.

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