La coalition anti-jihadiste veut bloquer un convoi de combattants de Daesh évacués du Liban
En échange d’information sur le lieu où ses soldats, capturés par l’État islamique (EI ou Daesh), ont été enterrés, l’armée libanaise a autorisé les jihadistes à évacuer les positions qu’ils occupaient dans les secteurs de Ras Baalbeck et de Qaa, qui, frontaliers avec la Syrie, ont fait l’objet de l’opération « Aube des Jurd », lancée il y a moins de deux semaines.
De son côté, le Hezbollah, qui avait également lancé une offensive du coté syrien de la frontière, précisément la région du Qalamoun, en a fait de même. Ainsi, selon un cadre de la milice chiite, et dans le cadre d’un accord avec l’organisation jihadiste, les combattants de l’EI présents dans ce secteur et « les environs du Liban » devaient « se rendre et être transférés dans la ville de Mayadine dans la province de Deir Ezzor », en Syrie.
Un média du Hezbollah a même précisé que 17 bus et 10 voitures du Croissant-Rouge syrien étaient arrivés le 27 août dans la région du Qalamoun afin d’évacuer les combattants de Daesh. Un accord identique avait été passé par la milice libanaise au début du mois, à l’issue de son offensive menée dans le jurd d’Ersal contre le Fateh al-Cham (ex-Front al-Nosra). En échange de la libération de cinq de ses hommes, elle avait accepté l’évacuation de 8.000 personnes, dont des jihadistes, vers la Syrie.
Seulement, pour la coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis, un tel déplacement de combattants de l’EI vers la province syrienne de Deir Ez-Zor n’est pas acceptable.
Irreconcilable #ISIS terrorists should be killed on the battlefield, not bused across #Syria to the Iraqi border without #Iraq's consent 1/2
— Brett McGurk (@brett_mcgurk) 30 août 2017
« Les terroristes de l’EI doivent être tués sur le champ de bataille et non pas être (évacués) à bord de bus à travers la Syrie jusqu’à la frontière irakienne, sans le consentement de l’Irak », a fait valoir Brett McGurk, l’émissaire du président américain auprès de la coalition anti-jihadiste. « Notre coalition fera en sorte que ces terroristes ne puissent jamais entrer en Irak ou s’échapper de ce qui reste de leur ‘califat’ chancelant », a-t-il ajouté.
D’où les frappes aériennes effectuées par la coalition afin d’empêcher l’arrivée de quelques centaines de jihadistes à Deir Ez-Zor.
« Pour empêcher le convoi de se diriger plus à l’est, nous avons créé un cratère et détruit un petit pont », a ainsi indiqué le colonel Ryan Dillon, le porte-parole de la coalition. Cela étant, il n’a pas précisé la zone où ce raid aérien a été mené. « L’EI est une menace mondiale; déplacer des terroristes d’un endroit à un autre (…) n’est pas une solution durable », a-t-il simplement justifié le colonel Dillon.
Quant à la présence éventuelle des familles des combattants de Daesh à bord des bus, le colonel Dillon a dit que la coalition prend « cela en considération ». Et d’ajouter : « Si nous parvenons à les [jihadistes, ndlr] frapper sans toucher aux civils, nous le ferons ».
« La coalition surveille le mouvement du convoi en temps réel. En accord avec les lois régissant les conflits armés, la coalition agira contre l’EI au moment et dans le lieu où elle le pourra », a encore assuré le colonel Dillon.
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