Mossoul : L’État islamique a fait sauter la mosquée où il avait proclamé son « califat »
Responsable de l’Iraqi Counter Terrorism Service (ICTS), les forces d’élite irakiennes à la pointe du combat contre l’État islamique (EI ou Daesh), le général Abdulwahab al-Saadi a livré une vision prémonitoire, il y a quelques jours, peu avant un nouvel assaut contre le quartier historique de Mossoul, où quelques centaines de jihadistes opposent toujours une farouche résistance.
Daesh pourrait détruire la mosquée al-Nouri et le minaret penché pour des raisons psychologiques » car « il ne voudra peut-être pas laisser debout ce lieu qu’Abou Bakr al-Baghdadi [son chef] avait investi », avait prédit le général al-Saadi. Et les faits lui ont donné raison.
Ainsi, l’EI a fait exploser, ce 21 juin, le « minaret penché » (al-Hadba) et la mosquée Al-Nouri adjacente, où, le 5 juillet 2014, Abou Bakr al-Baghdadi s’était auto-proclamé calife lors de sa première et unique apparition publique.
« Nos forces étaient en train d’avancer (…) dans la vieille ville et lorsqu’elles sont arrivées à 50 mètres de la mosquée al-Nouri, Daesh a commis un nouveau crime historique en faisant exploser la mosquée al-Nouri et al-Hadba », a en effet indiqué, via un communiqué, le général Abdulamir Yarallah, qui dirige les opérations anti-jihadistes à Mossoul.
Ce que la coalition anti-EI, dirigée par les États-Unis, a confirmé, en affirmant que l’EI a « détruit l’un des plus grands trésors de Mossoul et de l’Irak alors que les forces irakiennes s’en approchaient. » Et d’ajouter : « C’est un crime contre le peuple de Mossoul et d’Irak, et un des exemples montrant pourquoi cette organisation doit être annihilée. »
Cependant, Amaq, l’agence de propagande de l’EI, a réfuté les accusations du général Yarallah et affirmé que les monuments avaient été détruits par un bombardement américain.
Le « minaret penché » est le dernier vestige d’une mosquée construite en 1172. Ce monument, emblème de Mossoul, figurait sur les billets de 10.000 dinars irakiens. Il a été prêté à l’EI l’intention de le détruire car il le considérait comme étant une « perversion » de l’islam. Mais il n’en avait rien fait, jusqu’à ce 21 juin.