Une base militaire de la région semi-autonome du Puntland visée par les jihadistes somaliens

Depuis 2010, des combats sporadiques opposent les milices somaliennes Shebab, affiliées à al-Qaïda, et les forces de la région semi-autonome du Puntland. Mais depuis quelques mois, les jihadistes, qui ont trouvé refuge dans les montagnes de Golis, une zone regorgeant de grottes difficiles d’accès, semblent vouloir accentuer leur pression dans cette partie de la Somalie.

En mars 2016, il a été rapporté qu’un centaine de combattants Shebab étaient arrivés à bord de bateaux de pêcheurs dans plusieurs villages côtiers de la région du Puntland, ce qui avait donné lieu à des combats avec les forces locales.

Et, selon un rapport sur la situation de ce pays diffusé, en mai, par le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, le « Puntland a été marqué par une reprise des hostilités et des actes terroristes », dus notamment aux Shebab, sur fond de rivalité avec une de leur faction dissidente, laquelle a prêté allégeance à l’État islamique.

C’est donc dans ce contexte que la base militaire d’Af-Urur a été attaqué par les miliciens Shebab, selon un mode opératoire déjà bien éprouvé. Située près des montagnes de Golis, cette emprise a été le théâtre d’une explosion – sans doute due à un attentat suicide au véhicule piégé (VBIED) – suivie par le déferlement de jihadistes.

Ces derniers ont déjà agi de la même manière, ces dernières années, contre plusieurs bases de l’AMISOM (force de l’Union africaine déployée en Somalie sur la base d’un mandat des Nations unies). Les pertes infligées aux forces africaines ont souvent été très lourdes (100 soldats kényans tués à Al Ade, en janvier 2016, 50 autres, de nationalité burundaises ont connu le même sort à Leego, en juin 2015, pour ne citer que quelques exemples).

Visiblement, l’attaque de la base d’Af-Urur a causé des pertes importantes. Pour le moment, aucun bilan officiel n’a été avancé. Mais selon différentes sources, il est question de 30 à 60 tués dans les rangs des forces locales. En outre, les Shebab ont fait un nombre indeterminé de prisonniers et saisi du matériel militaire ainsi que des armes.

En avril, les Shebab, qui seraient 300 dans les montagnes de Golis, ont tué 8 soldats du Puntland lors d’une attaque « complexe » menée avec des engins explosifs improvisés.

Le Puntland a déclaré son autonomie en 1998, sans pour autant faire sécession à l’égard de Mogadiscio. Sa surface représente environ un tiers de celle de la Somalie. Elle dispose de sa propre administration, et donc, de ses propres forces armées, aux moyens très limités.

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