La Corée du Sud suspend le déploiement du système antimissile américain THAAD

Alors que les condamnations internationales se suivent sans avoir aucun effet sur le rythme des tirs de missiles nord-coréens, le nouveau président sud-coréen, le progressiste Moon Jae-in, a décidé de suspendre, le 7 juin, le déploiement, dans le comté de Seongju, du système antimissile américain THAAD (Terminal High Altitude Area Defense), dont deux lanceurs ont déjà été déclarés opérationnels en mai dernier.

La mise en place d’une batterie THAAD avait été décidée en juillet 2016, après un accord signé par Washington et Séoul. Le déploiement de ce système anti-missile a été vivement critiqué par la Russie et la Chine, qui y voient un atteinte à la crédibilité de leurs forces stratégiques respectives.

Le système THAAD a en effet été conçu pour intercepter des missiles balistiques de courte et moyenne portée – comme ceux en dotation au sein des forces nord-coréennes – lorsqu’ils sont en phase terminale, dans la haute atmosphère.

Les coûts d’installation et d’exploitation de cette batterie THAAD sont, en vertu de l’accord signé en 2016, pris en charge par Séoul tandis que sa mise en oeuvre relève exclusivement des forces américaines en Corée du Sud (USFK). Ce qui n’a pas empêché le président Trump de réclamer aux autorités sud-coréennes 1 milliard de dollars pour son déploiement.

Cela étant, la présidente Park Geun-hye, partisane d’une ligne dure à l’égarde Pyongyang, ayant été destituée, l’atmosphère a changé à Séoul. Et son successeur n’a pas l’intention de s’aligner systématiquement sur la politique américaine. Qui plus est, il considère que le déploiement du système THAAD ne va pas forcément dans le sens des intérêts de la Corée du Sud au regard des mesures de rétorsion – notamment économiques – prises par la Chine à son égard.

D’où la décision de M. Moon de suspendre la mise en place du système antimissile américain. Pour la justifier, il a mis en avant l’absence d’étude d’impact environnementale préalable à l’installation des lanceurs et du radar AN/TPY-2 du THAAD. Ce que les opposants au deploiement de cette batterie n’ont cessé de dénoncer. Or, selon la présidence sud-coréenne, cette procédure pourrait prendre au moins un an. Voire plus…

En attendant, la menace nord-coréenne n’a pas disparu pour autant. Pendant que M. Moon prenait sa décision, Pyongyang a procédé au tir d’une salve de missiles sol-mer d’un « type nouveau » selon l’agence officielle KCNA.

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