M. Trump demande 1 milliard de dollars à Séoul pour le déploiement d’une batterie antimissile

Malgré l’opposition de la Chine et de la Russie, qui y voient une atteinte à la capacité de leurs forces stratégiques, les États-Unis ont commencé le déploiement du système de défense antimissile THAAD (Terminal High Altitude Area Defense) à 250 km au sud de Séoul.

Ce dispositif « sera opérationnel dans les prochains jours et sera en mesure de mieux défendre la Corée du Sud contre la menace croissante de la Corée du Nord », a expliqué, le 26 avril, l’amiral Harry Harris, le chef du commandement militaire américain pour le Pacifique (US PACOM).

Pour rappel, le système THAAD, opérationnel depuis 2008, intercepte des missiles balistiques de courte et moyenne portée quand ils sont en ohase terminale dans la haute atmosphère.

L’idée de déployer une batterie THAAD en Corée du Sud est déjà relativement ancienne. Un rapport du ministère sud-coréen de la Défense avait en effet plaidé pour une telle solution dès octobre 2013, ce qui donna lieu à des « échanges d’informations » entre Séoul et Washington.

Puis, en 2016, le quatrième essai nucléaire nord-coréen et le lancement d’une fusée ayant mis sur orbite le satellite Kwangmyong 4 accélérèrent la réflexion des responsables sud-coréen, d’autant plus que les tensions dans la péninsule ne cessaient de s’accroîte, avec une multiplication des tirs de missile ordonnés par Pyongyang.

En juillet, un accord sur le déploiement du système THAAD fut ainsi annoncé par Séoul et Washington. Et les deux capitales de préciser qu’il serait « utilisé uniquement contre les menaces nucléaires et balistiques nord-coréennes une fois installé en Corée du Sud » et que son contrôle relèverait exclusivement des forces américaines en Corée du Sud (USFK).

Pour autant, dans un entretien accordé à l’agence Reuters, le président américain, Donald Trump, a présenté la facture à Séoul pour le déploiement de cette batterie THAAD. « J’ai informé la Corée du Sud qu’il serait approprié qu’ils payent. C’est un système à un milliard de dollars », a-t-il dit, avant de faire l’article pour ce système. « C’est phénoménal, ça détruit des missiles direct dans le ciel », a-t-il lancé.

Cela étant, lors du même entretien, M. Trump a aussi demandé des comptes à Riyad. « Pour parler franchement, l’Arabie saoudite ne nous a pas traités de manière équitable parce que nous perdons des sommes d’argent considérables à défendre l’Arabie saoudite », a-t-il dit.

Quoi qu’il en soit, Séoul a évidemment réagi aux propos du président américain afin de lui rappeler la teneur de l’accord conclu au sujet du système THAAD, lequel repose sur le Status of Forces Agreement (SOFA), qui définit les conditions de la présence des troupes américaines en Corée du Sud.

Ainsi, le ministère sud-coréen de la Défense a répondu que les coûts d’installation et d’exploitation du THAAD sont à la charge des États-Unis et le rôle de la Corée du Sud se limite à fournir le terrain et les infrastructures. Ce qui paraît logique étant donné que Séoul n’aura pas le contrôle opérationnel de ce système anti-missile.

Par ailleurs, et après l’épisode du porte-avions USS Carl Vinson, annoncé au large de la péninsule coréenne pour le 15 avril alors qu’il effectuait des maoeuvres avec la marine australienne, le président Trump a remis un coup de pression au sujet des activités nucléaires nord-coréenne.

« Il y a des chances pour que nous finissions par avoir un conflit majeur avec la Corée du Nord », a-t-il averti. « Nous souhaiterions fortement résoudre tout cela de manière diplomatique mais cela va être très difficile », a-t-il ajouté, alors que ce dossier nord-coréen sera à l’ordre du jour d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies, ce 28 avril.

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