Les futurs avions de combat belges devront avoir une capacité nucléaire

Des F16 belges sur la base de Mont-de-Marsan

Actuellement, et dans le cadre de l’Otan, les F-16 de la composante aérienne de la Défense belge ont la capacité d’emporter des bombes nucléaires tactiques (ANT) B-61 américaines, stockées dans un dépôt de la base aérienne de Kleine-Brogel. Quatre autres pays membres de l’Alliance disposent de cette capacité : la Turquie, les Pays-Bas, l’Italie et l’Allemagne.

Ce dispositif repose sur le principe dit de la « double clé ». En clair, si les avions des pays concernés peuvent emporter des armes nucléaires tactiques, le contrôle de ces dernières (donc de leur code d’armement) relève exclusivement des États-Unis.

La question de savoir si l’état-major belge entendait conserver cette capacité au moment de remplacer ses F-16 (programme Air Combat Capability ou ACCap) s’est rapidement posée. D’autant plus qu’à l’instar d’autres États membres (Luxembourg, Allemagne, Pays-Bas et Norvège), la Belgique avait demandé, en 2010, un « grand débat sur la politique nucléaire de l’Otan ».

Et, désormais, on a la réponse. En effet, selon un réponse écrite adressée au député Marco Van Hees (Parti du travail de Belgique) par Didier Reynders, le ministre belge des Affaires étrangères, Bruxelles n’a nullement l’intention de renoncer à cette mission nucléaire.

« Au sein de l’Alliance, la Belgique a accepté, il y a cinq décennies déjà, que ses avions de combat possèdent aussi bien une capacité conventionnelle que nucléaire. Tenant compte d’une analyse réalisée en commun de la menace globale, l’Otan nous demande de continuer à maintenir nos avions de combat disponibles pour d’éventuelles missions de cette nature. Nous comptons bien remplir toutes nos obligations dans ce cadre », a fait valoir le chef de la diplomatie belge.

Cette spécification peut avoir des conséquences sur l’appel d’offres que prévoit de lancer Bruxelles pour remplacer ses F-16. Pour rappel, le programme ACCap prévoit l’acquisition de 34 nouveaux avions de combat. Cinq constructeurs sont sur les rangs : Dassault Aviation (Rafale), Boeing (F/A-18 Super Hornet), Eurofighter (Typhoon), Saab (Gripen) et Lockheed-Martin (F-35A).

Pour certains, le maintien de cette mission nucléaire favoriserait le F-35A, car, estiment-ils, jamais Washington « ne partagera les codes de mise à feu et de largage » des B-61. Ce qui n’est pas exact puisque cela a été fait pour les Panavia Tornado qui ne sont pas de conception américaine. Cela étant, il est vrai que trois pays disposant déjà de cette capacité (Italie, Pays-Bas, Turquie) ont fait le choix de l’avion développé par Lockheed-Martin.

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