L’Otan ne rejoindra pas la coalition anti-Daesh

À l’issue d’une réunion à Bruxelles, en février, le secrétaire américain à la Défense, Ashton Carter, avait évoqué la possibilité de voir l’Otan rejoindre la coalition anti-Daesh en tant que « membre à part entière ».

L’un des enjeux était de pouvoir ainsi solliciter les avions de surveillance aérienne Boeing E-3A Sentry (AWACS) de la Force aéroportée de détection lointaine et de contrôle de l’Otan (NAEW&C) au-dessus de l’Irak et de la Syrie. Une idée qui suscita quelques réserves parmi les membres européens de l’Alliance, qui participent individuellement, et à des degrés divers, à la coaliton anti-Daesh.

Finalement, il n’en sera pas question. « Nous sommes d’accord pour ne pas entrer dans l’exercice visant à définir si nous sommes formellement un membre de la coalition ou non, et pour simplement dépasser cette question afin de poser une question plus pratique », a en effet affirmé Douglas Lute, l’ambassadeur américain auprès de l’Alliance atlantique, lors d’une conférence de presse donnée le 18 mai à Bruxelles.

Cela étant, si l’Otan ne sera pas un membre « à part entière » de la coalition, elle peut toutefois lui fournir quelques capacités. D’ailleurs, les 28 ministres des Affaires étrangères de l’Alliance, réunis les 19 et 20 mai à Bruxelles, vont voir « s’il y a des moyens (…) pour un soutien capacitaire et d’autres capacités [militaires] de niche pour contribuer » aux efforts contre Daesh.

A priori, l’idée de faire appel aux E-3A Sentry de l’Otan n’est plus de mise, la coalition, a avancé M. Lute, n’en ayant pas (ou plus) besoin à ce stade.

Aussi, il est question d’intensifier la formation de 350 officiers irakiens, actuellement assurée par l’Otan au Centre d’entraînement pour les opérations spéciales Roi Abdallah à Amman, en Jordanie. Formation qui met l’accent sur la médecine militaire, la planification civilo-militaire et la lutte contre les engins explosifs improvisés (IED).

« Nous avons reçu une requête du Premier ministre (irakien) al-Abadi pour étendre notre mission d’entraînement à l’Irak lui-même », a ainsi affirmé Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’Otan.

« Renforcer les capacités des forces inclusives de défense et de sécurité irakiennes est une des façons dont l’Otan peut contribuer à la projection de la stabilité dans les pays partenaires. Le programme a été conçu pour compléter les efforts déployés par les différents Alliés, par la coalition internationale contre l’EI, par l’Union européenne et par l’Organisation des Nations Unies », explique l’Otan au sujet de cette formation assurée en Jordanie.

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