La Russie n’a retiré que très peu de forces en Syrie et frappe Daesh plus souvent

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Le président russe, Vladimir Poutine, a surpris tout le monde quand, le 14 mars, il a annoncé le retrait de la majeure partie de ses troupes jusqu’alors engagées en Syrie, aux côtés de celles du régime de Bachar el-Assad. Et, dès le lendemain, les bombardiers tactiques Su-34 « Fullback », ont pris le chemin du retour.

Peu après, la version anglaise de Sputnik News a précisé que des bombardiers tactiques Su-24 Fencer ainsi que les avions multi-rôles Su-30 et Su-35 resteraient sur la base syrienne de Hmeymim. De même que les systèmes de défense aérienne (S-400 et Pantsir) et les hélicoptères d’attaque Ka-52 et Mi-28N. Exit donc les Su-25 Frogfoot et les Su-34 Fullback. Du moins le croyait-on.

Début mai, Moscou a organisé un voyage à l’intention d’une centaine de journalistes sur la base de Hmeymim. Et, sur les photographies [voir ci-dessus] qui ont été diffusées à cette occasion par le ministère russe de la Défense, on remarque la présence d’au moins 4 Su-34 « Fullback », soit autant qu’avant le début des opérations aériennes en Syrie, le 30 septembre 2015. Et pourtant, M. Poutine a bien parlé de retrait et non de relève…

Aussi, les propos tenus le 18 mai par le colonel Steve Warren, le porte-parole de la coalition anti-EI (État islamique ou Daesh) ne sont guère surprenants. Les « capacités » militaires russes en Syrie « sont à peu près les mêmes, ou presque identiques » à ce qu’elles étaient avant l’annonce du retrait partiel par le président russe », a-t-il en effet affirmé.

« Ils [les Russes] continuent d’avoir des forces aériennes là-bas. Ils continuent d’avoir des forces terrestres. Ils continuent d’avoir de l’artillerie », a détaillé le colonel Warren. « Et ils ont toujours des Spetsnaz (forces spéciales) qui font du conseil et de l’assistance aux forces syriennes », a-t-il poursuivi, en confirmant, au passage, l’installation d’une base opérationnelle avancée à Palmyre.

Palmyre justement, où les jihadistes de l’État islamique continuent à mettre la pression sur les forces du régime syrien. La semaine passée, ils ont ainsi réussi à couper l’axe entre cette ville et Homs, près de l’aéroport militaire de Tiyas.

Aussi, alors qu’il leur était reproché de ne viser qu’essentiellement les groupes armés hostiles au président el-Assad, les forces russes frappent désormais davantage l’EI.

« Les bombardements aériens russes sont désormais plus orientés contre les jihadistes de l’État islamique, et non plus contre les groupes rebelles opposés à Bachar al-Assad », a ainsi déclaré le colonel Warren. « Initialement, seule une petite partie de leurs frappes visait des cibles de l’EI », a-t-il rappelé. Mais « sur les dernières semaines, une majorité de leurs frappes ont été plutôt dirigées vers l’EI », a-t-il ajouté.

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