Migrants : L’opération de l’Otan en mer Égée « durera autant que nécessaire »

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L’accord controversé sur les migrants trouvé entre l’Union européenne et la Turquie, le 18 mars dernier, semble donner des résultats même si des efforts sont encore à faire, à en croire un rapport de la Commission de Bruxelles [.pdf], publié il y a deux jours.

« Cette nouvelle approche a commencé à porter ses fruits, comme en témoigne la forte diminution du nombre de personnes traversant clandestinement la mer Égée pour se rendre en Grèce à partir de la Turquie », peut-on y lire.

Pour rappel, cet accord prévoit que les migrants irréguliers partant du territoire turc vers la Grèce soient renvoyés en Turquie.

En échange, les Européens ont accepté que, pour chaque ressortissant syrien renvoyé, un autre soit réinstallé de la Turquie dans l’UE, dans la limite de 72.000 places. En outre, il est question d’exempter les Turcs de visa. Cette clause, si elle n’est pas respectée, pourrait conduire Ankara a ne plus respecter l’accord conclu il y a un mois.

Quoi qu’il en soit, cette forte diminution du flux de migrants à partir de la Turquie vers l’Europe a également été constatée par l’Otan, qui a lancé il y a quelques semaines une opération navale en mer Égée pour lutter contre les passeurs. La France y participe avec l’aviso « Commandant Bouan », engagé au sein du Standing NATO Maritime Group 2 (SNMG2).

« Au vu des informations fournies par l’Otan, la Turquie prend des mesures pour contrer l’activité des passeurs. Et les chiffres des différentes organisations internationales confirment que le nombre de migrants et de réfugiés qui franchissent la mer Egée est en nette diminution », a déclaré Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’Alliance atlantique, à l’occasion d’un déplacement à Ankara, le 21 avril.

Pour autant, il n’est pas question de mettre un terme à l’opération en mer Égée, laquelle permet également (du moins peut-on le supposer) de garder un oeil sur les mouvements des navires russes en provenance de la mer Noire.

« Je pense qu’il est important de ne pas mettre un terme à notre activité trop tôt car nous voyons que les passeurs continuent d’essayer de faire traverser la mer Egée », a en effet affirmé M. Stoltenberg. Car si si nous nous en allons, nous pourrions voir un retour des chiffres élevés de personnes tentant de traverser la mer Egée d’une manière illégale et dangereuse », a-t-il poursuivi. Et de d’ajouter : « Nous devons donc y rester aussi longtemps que nécessaire. »

Commentant encore la chute du nombre de passages de migrants via la mer Égée, M. Stoltenberg a dit que « cela confirme le fait que notre effort collectif est en train de porter ses fruits ». Toutefois, il a souligné la nécessité de « rester flexible » car « les passeurs changent d’itinéraires très rapidement. »

 

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