Tir réussi d’un missile M-51
À en croire le quotidien Sud-Ouest, quelque chose se tramait au large de Mimizan étant donné que l’accès à la mer y était interdit depuis le 25 septembre et qu’il y avait une « présence massive de l’armée et de groupes de forces spéciales à Mimizan-plage ».
Ces mesures visaient à préparer un tir d’essai du missile balistique M-51, destiné à équiper les 4 sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) de la Force océanique stratégique (Fost).
Il n’a pas fallu attendre trop longtemps pour que ce lancement ait lieu. Dans un bref communiqué, la Direction générale de l’armement (DGA) a en effet annoncé avoir effectué avec succès, depuis son centre Essais de missiles de Biscarosse (Landes), un « essai en vol » du M-51 dans le cadre de la nouvelle version de ce dernier.
« Cet essai s’est déroulé comme prévu et a été effectué sans charge nucléaire. Le missile a été suivi tout au long de sa phase de vol par les moyens du centre d’essais de la DGA dont le bâtiment d’essais et de mesures ‘Monge’ (BEM). La zone de retombées se situe en Atlantique Nord à plusieurs centaines de kilomètres de toute côte », explique la DGA.
Cette réussite est une très bonne nouvelle pour la composante océanique de la dissuasion nucléaire française, surtout après l’échec du tir d’un M-51 par le SNLE « Le Vigilant », en mai 2013. L’engin s’était autodétruit peu après son lancement. L’enquête menée par la suite avait mis en évidence des « des lacunes dans les plans qualité des industriels », selon les propos tenus par Laurent Collet-Billon, le Délégué général à l’armement, lors d’une intervention à l’Assemblée nationale, devant la commission de la Défense.
Développé par Astrium SAS/Airbus Defence & Space pour remplacer le M-45, d’une portée supérieure à 6.000 km pour une masse de 54 tonnes, le M-51.1 a été mis en service en 2010 à bord du SNLE « Le Terrible. » Cette version sera progressivement remplacée par le M-51.2, qui disposera d’une plus grande portée et d’une « meilleure aptitude à pénétrer les défenses adverses ».
Actuellement, le M-51 peut être mis en oeuvre par les SNLE « Le Terrible » et « Le Vigilant ». Ce sera bientôt le cas du sous-marin, « Le Triomphant », qui a récemment été modifié à cette fin lors de sa dernière période d’indisponibilité pour entretien et réparation (IPER). La même opération sera effectuée pour « Le Téméraire », à partir de 2016.
