Le Sénat russe autorise le président Poutine à avoir recours à la force à l’étranger

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Qu’il y ait des forces russes en Syrie n’a rien de surprenant dans la mesure où Damas a mis la disposition de Moscou la base navale de Tartous depuis 1971.

En revanche, l’importante présence militaire russe sur une base située dans la province de Lattaquié, qui reste l’un des derniers bastions du régime syrien, l’est davantage.

Au vu des moyens qui y sont actuellement engagés, l’Otan estime qu’il s’agit d’une « bulle ‘bulle A2AD’ [ndlr, Anti-Access Area-Denial] » visant à protéger le régime de Bachar el-Assad. En outre, en marge de l’Assemblée générale des Nations unies, le président Poutine a évoqué l’hyptothèse de frappes aériennes russes en Syrie. « Si nous devons agir, ce sera uniquement en respectant complètement les normes de droit international », a-t-il même précisé.

Or, pour cette éventualité, le Kremlin avait besoin de l’autorisation du Conseil de la Fédération [ndlr, le Sénat russe]. C’est désormais chose faite puisque ce dernier a approuvé à l’unanimité, ce 30 septembre, la requête soumise par le président Poutine. Et cela, alors que la Russie doit présenter, au Conseil de sécurité des Nations unies, un projet de résolution visant à créer une coalition élargie visant à combattre le terrorisme en Syrie.

Le chef de l’administration présidentielle russe, Sergueï Ivanov, a précisé que la demande adressée à la chambre haute du Parlement ne concernait que « le recours à la force aérienne » et qu’il n’est nullement question d’une intervention terrestre.

« L’objectif militaire de cette opération est exclusivement le soutien aérien aux forces armées syriennes dans leur lutte contre l’État islamique », a-t-il expliqué. « Tous nos partenaires et alliés seront informés aujourd’hui de cette décision, et les ministères de la Défense vont probablement recevoir des informations spécifiques », a-t-il ajouté.

En outre, M. Ivanov a précisé qu’il s’agit ainsi de répondre à une demande d’aide officiellement adressée par la Syrie à la Russie et que, par conséquent, cette initiative est conforme au droit international.

« Nous parlons bien de la Syrie, mais il ne s’agit pas de réaliser un quelconque objectif géopolitique ou d’assouvir une quelconque ambition, comme nous en accusent régulièrement nos partenaires occidentaux. Il s’agit des intérêts nationaux de la Russie », a encore insisté M. Ivanov.

D’après Fox News, qui cite des officiels américains, la Russie aurait exigé que les avions de la coalition anti-État islamique (EI ou Daesh) emmenée par les États-Unis quittent immédiatement l’espace aérien syrien. Mais « il n’y a rien qui indique que nous allons changer nos opérations en Syrie », a commenté un responsable militaire.

Quoi qu’il en soit, peu après le vote du Conseil de la Fédération, l’agence Reuters a rapporté, sur la foi d’une déclaration d’un responsable américain, que l’aviation russe aurait déjà effectué un premier raid en Syrie, précisément dans la province de Homs, où l’EI a conquis, en août dernier, la ville stratégique d’Al-Qaryatayn. Toutefois, l’US CENTCOM, le commandement américain pour l’Asie centrale et le Moyen-Orient, n’a pour le moment pas souhaité commenter cette information.

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