Le président tchadien promet d’en finir avec Boko Haram d’ici la fin de l’année

Un nouvel attentat commis le 11 août a fait au moins 47 tués sur le marché de la ville de Sabon Gari, située dans l’État nigérian de Borno, où est implanté le groupe jihadiste Boko Haram, désormais lié à l’État islamique (EI)… Au cours de ces dernières semaines, cette organisation a mutiplié les attaques, le plus souvent avec des kamikazes, non seulement au Nigéria mais aussi au Cameroun et au Tchad.

Pourtant, à l’occasion du 55e anniversaire de l’indépendance de son pays, le président tchadien, Idriss Deby Itno, a assuré que Boko Haram a été « décapité » grâce au récentes opérations menées contre ce groupe jihadiste lors de ces derniers mois.

Pour rappel, l’armée tchadienne a lancé deux offensives contre Boko Haram, l’un depuis le sud du Niger, l’autre, à partir de l’extrême nord du Cameroun. Dans le même temps, les forces nigérianes, jusqu’alors bien en peine face aux jihadistes, leur ont repris le terrain qu’elles leur avaient abandonné en 2014.

Le général Jean-Pierre Palasset, l’ancien chef de l’opération française Barkhane, estimait récemment que le potentiel militaire de Boko avait été réduit de 40 à 50% par l’action de ces forces africaines.

Cela étant, le président Deby-Itno a expliqué que Boko Haram s’était « éparpillé en petits groupes dans l’est du Nigéria, à la frontière avec le Cameroun ». Et d’assurer qu’il est désormais possible de « mettre définitivement hors d’état de nuire » ce groupe jihadiste.

« La guerre sera courte, elle va se terminer avant la fin de l’année et Boko Haram va disparaître avec la mise en place de la force mixte qui sera opérationnelle dans quelques jours, censée mieux coordonner les actions des différentes armées de la région », a promis le président tchadien.

Cette Force d’intervention conjointe multinationale (MNJTF), mise en place sous l’égide de l’Union africaine avec 8.700 hommes fournis par le Nigeria, le Cameroun, le Tchad, le Niger et le Bénin, aurait dû être opérationnelle avant la 30 juillet dernier.

Par ailleurs, M. Deby Itno a évoqué, pour la première fois, un successeur d’Abubakar Shekau, le chef de Boko Haram, qu’il avait promis de retrouver en mars dernier. Ce dernier n’est plus apparu sur les vidéos diffusées par le groupe, contrairement à ses habitudes. Ce qui a donné lieu à des interrogations sur son sort.

« Il y a quelqu’un qui s’appellerait Mahamat Daoud qui aurait remplacé Abubakar Shekau et ce dernier veut négocier avec le gouvernement nigérian. Moi je conseillerais de ne pas dialoguer avec un terroriste », a ainsi affirmé le président tchadien, sans plus de précisions.

Toutefois, s’il a promis d’en finir rapidement avec Boko Haram, le président Deby Itno a mis en garde contre de possibles actions terroristes. « C’est pour cela que nous nous organisons au niveau de la sous-région pour empêcher que les matériels pour fabriquer les bombes et autres explosifs rentrent dans nos pays », a-t-il dit. « Il reste à éviter les kamikazes », a-t-il encore insisté.

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