La Russie adapte sa doctrine navale
Quelques mois après avoir publié une doctrine militaire afin de répondre aux mesures de réassurance prises par l’Otan au profit des pays d’Europe centrale et de l’Est (mais elle reprenait en fait l’essentiel de celle élaborée en 2010), le Kremlin a diffusé, le 26 juillet, un communiqué précisant ses priorités dans le domaine naval. Soit au moment du « Jour de la Marine russe ».
Ainsi, cette nouvelle doctrine navale, qui tient sur 46 pages, dénonce « le caractère inadmissible pour la Russie des projets de déplacement des infrastructures de l’Otan vers ses frontières ».
Pour le moment, il est question pour l’Otan d’installer 6 quartiers généraux en Bulgarie, en Estonie, en Lettonie, en Lituanie, en Pologne et en Roumanie pour « jouer un rôle clé dans la planification, les exercices et le soutien d’un renfort potentiel », en vue de la mise en place de sa force de réaction très rapide.
Cela étant, le document évoqué par le Kremlin prévoit de « développer les infrastructures » de la Flotte de la mer Noire, en Crimée, la « reconstitution accélérée et complète des positions stratégiques de la Russie » ainsi que « le soutien à la paix et à la stabilité ».
Le renforcement de la Flotte de la mer Noire concerne la Méditerranée étant donné que la marine russe devra y disposer en permanence d’un groupe naval.
Selon le vice-Premier ministre russe, Dmitri Rogozine, l’accent sera également mis sur « l’Atlantique et l’Arctique », raison notamment de « l’élargissement de l’Otan à l’Est ».
S’agissant plus particulièrement de l’Atlantique, le même responsable a expliqué que cette nouvelle doctrine vise à « garantir une présence militaire navale suffisante de la Russie dans la région ».
Pour l’Arctique, où l’exploitation des ressources naturelles (hydrocarbures notamment) et la circulation maritime sont appelées à se développer en raison du changement climatique, les nouvelles orientations sont conformes aux décisions prises précédemment pour cette région. Il s’agit ainsi de « réduire les menaces sur la sécurité nationale et (de) garantir la stabilité stratégique » et de « développer les forces de la Flotte du Nord ».
« De plus, [pour la Russie] l’Arctique permet un accès illimité aux océans Atlantique et Pacifique. Et sans doute, la richesse du plateau continental requiert notre plus grande attention pour son développement », a encore ajouté M. Rogozine.
Enfin, cette nouvelle doctrine mise sur plus de coopération avec les forces navales chinoises et indiennes. « Le développement des liens d’amitié avec la Chine, ainsi que l’accroissement de la coopération positive avec d’autres Etats de la région constituent un élément important de notre doctrine navale dans le Pacifique », y est-il affirmé. Même chose, donc, avec l’Inde pour ce qui concerne l’océan Indien.