Yémen : Le BPC Dixmude évacue 44 personnes

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Confrontées à une rébellion des milices zaïdites (une branche du chiisme) soutenues par l’Iran, les autorités légales yéménites bénéficient de l’appui d’une coalition arabe emmenée par l’Arabie Saoudite, qui multiplie les raids aériens dans le cadre de l’opération Tempête décisive, lancée le 25 mars.

En outre, al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA) et, dans une moindre mesure, l’État islamique, profitent de cette situation pour avancer leurs pions. C’est ainsi que, le 3 avril, la branche yéménite du réseau fondé par Oussama ben Laden, qui est sans doute la plus dangeureuse (elle a revendiqué l’attaque contre Charlie Hebdo, le 7 janvier à Paris), a pris le contrôle partiel de Moukalla, chef-lieu de la province Hadramout, dans le sud-est du pays, et libéré 300 de ses militants qui étaient détenus à la prison centrale de la ville.

En février, et alors que la situation sécurité était déjà fortement dégradée, la France avait recommandé à ses ressortissants de quitter le Yémen et fermé son ambassade, suivant ainsi d’autres pays ayant pris des dispositions similaires. Preuve de la réalité du danger, une jeune française, Isabelle Prime, salariée d’une entreprise équatorienne, fut enlevée à Sanaa, en se rendant vers son lieu de travail, en compagnie de son interprète yéménite.

Au vu de l’évolution de la situation, des opérations d’évacuation des ressortissants étrangers ont été menées. La marine chinoise, qui a engagé des navires dans la région afin de lutter contre la piraterie maritime, a ainsi pu exfiltrer 570 personnes vers Djibouti. La Russie  quant à elle envoyé deux avions pour évacuer  vers Moscou, 284 autres personnes.

Et la France en a fait de même, grâce au Bâtiment de projection et de commandement (BPC) Dixmude, engagé dans la mission « Jeanne d’Arc 2015« , avec la frégate légère furtive Aconit. Le navire a ainsi mis en oeuvre un engin de débarquement amphibie rapide (EDA-R), lequel a recueilli 44 ressortissants étrangers, dont plusieurs français, au port de Balhaf, dans l’est du Yémen. La manoeuvre, commencée à 14h00, a duré 1h30.  Le navire de la Marine nationale a ensuite mis le cap vers Djibouti.

Une telle opération avait été planifiée dès le mois de février par l’État-major de armées (EMA). Elle devait être lancée en cas de dégradation brutale de la situation au Yémen. « Des moyens militaires français aériens et navals positionnés dans l’océan Indien avaient alors été placés en alerte », a précisé le ministère de la Défense.

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