Le Commandement des opérations spéciales souhaiterait au moins 4 avions de transport C-130 Hercules de plus

c130-20150405

L’armée de l’Air dipose actuellement de 14 avions de transport tactique C-130 Hercules, dont une partie est mise à la disposition du Commandement des opérations spéciales (COS), via l’Escadron 3/61 Poitou, basé à Orléans. Douze de ses appareils avaient été acquis auprès de l’industriel américain Lockheed-Martin à la fin des années 1980 et les deux autres furent achetés d’occasion en 1996.

Depuis quelques années, il est question de moderniser cette flotte, afin de la prolonger au-delà de 2025. Ce programme, qui a fait l’objet d’un appel d’offres en octobre 2014, devrait être lancé en janvier 2016. Il vise notamment à mettre les appareils aux normes de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), à moderniser leur avionique et améliorer leurs moyens de navigation et d’autoprotection ainsi que leurs capacités tactiques.

La rénovation – et donc le maintien en service – des C-130 Hercules est essentiel dans la mesure où l’A400M, appelé à remplacer le Transall C-160, n’a pas encore les standards requis pour être utilisé au profit des forces spéciales.

L’appareil d’Airbus n’est, par exemple, pas en mesure de ravitailler en vol les hélicoptères, ce qui oblige à mettre en place une logistique compliquée, ou encore il lui est impossible de larguer des parachutistes par la porte latérale. Des problèmes sur lesquels l’industriel dit chercher des solutions. Même si sa capacité d’emport et son autonomie permettront de projeter des commandaos directement depuis le territoire français, on peut toutefois se demander si cet avion répond aux besoins du Commandement des opérations spéciales (COS).

Son chef, le général Grégoire de Saint-Quentin, qui a commandé l’opération Serval, a abordé le dossier du transport aérien lors d’une audition devant la commission sénatoriale des Affaires étrangères et de la Défense, le 18 mars dernier. Le compte-rendu vient d’être publié sur le site du Sénat. À cette occasion, on a appris que 8 C-130 Hercules rénovés allaient être destinés aux forces spéciales.

« En ce qui concerne le programme ‘Modernisation C130’, les travaux menés actuellement font effort pour équilibrer les deux volets du programme : d’une part, la mise aux normes de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) intéressant l’ensemble des quatorze C-130 et, d’autre part, l’intégration des fonctions tactiques sur huit C130 destinés aux unités spéciales », a en effet rappelé le patron du COS. « Le nouveau calendrier vise un flux régulier annuel de deux avions à compter de 2019. Cela va dans le bon sens, mais il faut conserver un haut degré de vigilance tant les paramètres conditionnant la bonne réalisation de ce programme sont complexes », a-t-il ajouté.

Cependant, ces 8 C-130 Hercules ne semblent pas suffisants pour le général de Saint-Quentin. « Compte tenu des retards sur les standards tactiques de l’A400M et de la réduction de la cible initiale, le renforcement de la flotte C130 d’au moins quatre appareils aurait tout son sens », a-t-il dit.

Plus loin, répondant à la question d’un sénateur, le général de Saint-Quentin a insisté sur ce sujet. « Pour les forces spéciales, a-t-il expliqué, l’A400M doit être au maximum de ses standards tactiques. Nous avons un avion de transport stratégique très utile mais son développement tactique n’est pas achevé. C’est pourquoi le C-130, plus petit et plus agile, est complémentaire de l’A400M ». Et d’ajouter : « Il faut veiller à l’exécution du programme de rénovation des C130, voire augmenter notre parc, pour pallier les difficultés de l’A400M ».

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]