Des soldats du corps de l’US Marine bientôt envoyés au Tchad
D’après un rapport du WWF publié en 2013, le braconnage serait devenu le 4e marché illégal du monde (après ceux de la drogue, de la fausse monnaie et des être humains), avec un chiffre d’affaires annuel d’environ 19 milliards de dollars par an. Et la vente illégale d’ivoire tient une bonne place dans ce tableau, le prix du kilo se négociant aux alentours de 2.000 dollars en Asie.
Pour les pays d’Afrique centrale, le braconnage est un fléau. Mené par des groupes armés qui se jouent de la porosité des frontière, il est le responsable de la mort de milliers d’éléphants : depuis 2004, rien qu’au Gabon, 11.000 ont été tués dans le parc national de Minkébé et 10.000 autres ont disparu.
Le Tchad n’y échappe pas. L’ONG African Parks rapporte ainsi, qu’entre 2005 et 2010, le nombre de pachydermes est passé de 4.500 à 450. Depuis, dans la réserve du parc national de Zakouma, qui a récemment fêté ses 50 ans d’existence, la population d’éléphants est relativement stable, grâce à « établissement d’une unité d’intervention rapide » il y a 4 ans. Mais cela n’empêche pas les braconniers d’y être actifs. En février, le président tchadien, Idriss Déby Itno, a ordonné l’incinération d’une tonne d’ivoire qui leur avait été confisquée.
Il faut dire que l’étendue du Parc de Zakouma à surveiller est importante (3.000 km2), ce qui facilite les activités des braconniers qui arrivent à échapper aux gardes de la brigade mobile tchadienne chargée de patrouiller dans ce vaste secteur.
Ces derniers pourront bientôt compter sur la venue d’une petite équipe de l’US Marine Corps (15 hommes). Cette dernière devrait arriver de Sigonella (Sicile) à la fin avril, pour une durée d’un mois, avec pour mission de former une centaine de gardes tchadiens du Parc de Zakouma en matière de tir, de navigation, de patrouille et de tactique.
« Ces compétences aideront à prévenir le braconnage, enquêter sur les incidents et poursuivre les criminels », a expliqué l’US Marine Corps, par voie de communiqué.