Comment l’ex-otage Francis Collomp a échappé à ses géôliers

Enlevé dans le nord du Nigéria par le groupe jihadiste Ansaru en décembre 2012, l’ingénieur français Francis Collomp a désormais retrouvé, en toute discrétion, le sol français, quelques heures après avoir trompé la vigilance de ses géôliers.

Les premières informations concernant sa libération ont été pour le moins confuses, certaines indiquant qu’il aurait profité de combats entre l’armée nigériane et la secte islamiste Boko Haram pour fausser compagnie à ses ravisseurs. Le conditionnel était donc de mise. Et heureusement d’ailleurs. Car la réalité est toute autre.

Pour commencer, et même si cela n’invalide pas totalement l’hypothèse de liens récemment resserrés entre les deux organisations jihadistes, Francis Collomp était bel et bien retenu par le groupe Ansaru, et non par Boko Haram, comme cela avait été avancé dans les premières dépêches. En second lieu, l’ingénieur français n’a pas profité de combats avec les forces nigérianes pour recouvrer sa liberté.

En effet, l’ex-otage, selon le témoignage de son frère, n’a compter que sur ses seules forces et sa détermination. Dès ses premiers jours de captivité, l’ingénieur s’est préparé tant physiquement que mentalement à s’évader dès que les circonstances le permettraient. Dans le même temps, il a minutieusement observé les habitudes de ses géôliers tout en s’attachant à endormir leur méfiance et guettant l’occasion favorable.

Et cette dernière s’est présentée le 17 novembre. D’après une source « proche du dossier », Francis Collomp a profité qu’un des gardiens fassent ses ablutions avant la prière rituelle dans le cabinet où lui-même faisait sa toilette pour l’y enfermer et quitter dicrètement la maison dans laquelle il était retenu prisonnier. Au bout de 4 à 5 km de marche, l’ingénieur trouve une moto-taxi et se fait conduire au commissariat le plus proche, à Zaria, dans l’Etat de Kaduna. En attendant qu’il soit évacué vers Abuja, les policiers s’attendaient à être attaqué par des membres d’Ansara. Il n’en aura rien été.

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