Un fief du Hezbollah frappé par un attentat à Beyrouth

Pour la seconde fois en six semaines, la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah, la milice chiite libanaise, a été la cible d’un attentat commis le 15 août avec une fourgonette piégée. Cette fois, l’attaque a visé une zone commerciale densément peuplée, située dans le quartier de Roueiss. La déflagration a été si puissante qu’elle a été entendue à plusieurs kilomètres à la ronde.

Si les dégâts matériels sont considérables, les pertes humaines sont lourdes. Selon la police libanaise, un bilan non encore définitif fait état d’au moins 22 tués. Quant à la Croix-Rouge, elle a avancé le nombre de plus de 320 blessés.

Pour la majeure partie de la classe politique libanaise, Israël serait à l’origine de cet attentat. Le président de la République, Michel Sleimane, a ainsi accusé l’Etat hébreu de vouloir déstabiliser le Liban. Le chef druze, Walid Joumblatt, a renchéri en expliquant que les Israéliens ont cherché à se venger du Hezbollah après leur opération menée dans le sud du pays en juillet 2006.

En outre, le chef de la milice chiite, Hassan Nasrallah, avait revendiqué, la veille de l’attentat, les explosions qui blessèrent 4 soldats israéliens le 7 août dernier, alors que ces derniers avaient a priori franchi la Ligne bleue.

Quoi qu’il en soit, le président israélien, Shimon Pérès, a vivement réagi à ces allégations en asssurant qu’ « Israël n’avait rien à voir avec la situation au Liban. » Et d’accuser, à son tour, le Hezbollah, coupable, selon lui, de « les os du Liban et de tuer des gens en Syrie. »

Le fait est, le Hezbollah est impliqué aux côtés des forces loyales au président Bachar el-Assad, aux prises avec une rébellion armée depuis mars 2011. D’où une probable relation de cause à effet.

En attendant, l’attentat a été revendiqué par un groupe inconnu, se faisant appeler « Les compagnies d’Aïcha Oum al Mouminine (Aïcha étant le nom de l’épouse préférée de Mahomet) et se réclamant de la rébellion syrienne. « Hassan Nasrallah, nous t’envoyons notre deuxième puissant message, car tu ne comprends toujours pas », a affirmé un homme cagoulé, entouré par deux autres en armes, dans un message vidéo diffusé via Youtube.

Le précédent attentat à la voiture piégée, commis à la veille du ramadan et quasiment au même endroit, entre les secteurs de Bir el-Abed et de Roueiss (bilan : une cinquantaine de blessés), avait également été revendiqué par un groupe syrien jusqu’alors inconnu, appelé Brigade 313, en représailles du soutien apporté par le Hezbollah au régime de Bachar el-Assad.

A priori, cette piste syrienne semble se confirmer si l’on en croit les dernières déclarations du ministre libanais de la Défense, Fayez Ghosn. Ainsi, selon lui, un ressortissant syrien a été arrêté par les services de renseignement de l’armée libanaise pour son implication dans l’organisation cet attentat commis il y a plus d’un mois. Et il a également que la voiture piégée utilisée pour cette attaque  – une Kia – avait été volée dans la région de Khaldé, à une douzaine de kilomètres au sud de Beyrouth.

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