Affrontements meurtriers entre les combattants kurdes syriens et les jihadistes

Les jihadistes du Front al-Nosra et de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) ont subi un cuisant revers dans la localité de Ras el-Aïn, située dans la région pétrolière de Hassaka, au nord de la Syrie, près de la frontière turque.

Et ce ne sont pas les forces restées loyales à Bachar el-Assad qui en sont la cause mais les miliciens des comité de protection du peuple kurde (YPG), la branche armée du Parti de l’union démocratique (PYD), le pendant syrien du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) turc.

Les Kurdes, qui représentent 10-15% de la population syrienne, ont cherché jusqu’à présent de se tenir à l’écart de la guerre civile qui ensanglante la Syrie depuis mars 2011, étant donné qu’ils cherchent avant tout à garder le contrôle de leur territoire. Qui plus, leurs valeurs libérales en matière de religion ont tout pour agacer les jihadistes. Or, ces derniers ont voulu leur imposer leur loi et, visiblement, mal leur en a pris.

Selon des témoignages reçus l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH, proche de la rébellion, ndlr), les membres d’al-Nosra ont fait pression sur les habitants de Ras el-Aïn pour qu’ils observent strictement le jeûne du ramadan tout en s’en prenant aux femmes qui ne portent pas le voile. Et puis ils ont commis l’erreur de s’en prendre une patrouille de combattantes kurdes, ce qui a donc provoqué une vive réaction.

Du coup, à l’issue de violents combats, les jihadistes ont été chassés de Ras el-Aïn  par les miliciens kurdes, ainsi que d’un poste-frontière dont le contrôle leur assurait une porte d’entrée en Syrie. Pour autant, ces derniers n’ont pas désarmé puisque des combats sont toujours en cours ce 18 juillet.

Les combattants des groupes radicaux ont en effet tiré des roquettes en direction de Ras el-Aïn et attaqué des barrages tenus par les miliciens kurdes ainsi que les villages de Tall Alou et Karhok dans l’est de la province. Pour le moment, les combats ont fait 29 tués.

Ces affrontements entre miliciens kurdes et jihadistes ont lieu alors que les groupes radicaux sont déjà à couteaux tirés avec l’Armée syrienne libre (ASL), l’aile modérée de la rébellion syrienne.

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