Séoul met sérieusement en garde Pyongyang contre toute nouvelle provocation
Face à la réthorique belliqueuse du régime de Pyongyang, qui s’est dit, le 30 mars, en « état de guerre » avec le sud, Séoul n’entend pas s’en laisser compter. Ainsi, la présidente sud-coréenne, Park Gueun-hye, issue du camp conservateur, a lancé une sévère mise en garde contre les responsables nord-coréens.
« Je pense que nous devrions opposer une riposte violente et immédiate sans aucune autre considération politique si (le Nord) s’aventure à une provocation contre notre population », a-t-elle en effet affirmé, ce 1er avril. Par le passé, de tels actes ont déjà eu lieu, notamment avec le bombardement de l’île de Yeonpeyong, en novembre 2010, ou encore le torpillage de la corvette Cheonan, quelques mois plus tôt.
De son côté, le ministre sud-coréen de la Défense, Kim Kwan-jin, a évoqué de possibles frappes préventives contre les installations militaires et nucléaires nord-coréennes. « Nous (…) procéderions rapidement à ce qu’on appelle une ‘dissuasion active’ pour neutraliser les menaces nucléaires et balistiques du Nord », a-t-il précisé.
Les tensions dans la péninsule coréenne ont commencé en décembre dernier, après le lancement par Pyongyang d’une fusée, ce qui lui était interdit en vertu des résolutions des Nations unies, étant donné que la technologie utilisée pour ce type d’activité est la même pour les missiles balistiques. Et puis le régime nord-coréen a procédé à un troisième essai nucléaire en bravant une nouvelle fois la communauté internationale. Le Conseil de sécurité de l’ONU n’a pas manqué de réagir en renforçant les sanctions à son égard.
D’où l’escalade, pour le moment verbale, du régime nord-coréen, qui, par ailleurs, s’est encore accentuée avec la tenue de manoeuvres militaires menées conjointement par la Corée du Sud et les Etats-Unis.
Côté américain, l’on dit prendre très au sérieux les menaces de Pyongyang. Afin de tenter de ramener à la raison le régime nord-coréen, des vols de bombardiers stratégiques B-52 et B-2 ont été réalisés dans les cieux sud-coréens par l’US Air Force. Et ce n’est pas fini car des avions furtifs F-22 en provenance d’Okinawa, au Japon, ont atterri, le 31 mars, sur la base d’Osan, en Corée du Sud, pour participer à l’exercice Foal Eagle.
Le même jour, le Comité central du parti du Travail nord-coréen, présidé par le chef du régime, Kim Jong-un, a décidé d’inscrire dans la loi le droit de la Corée du Nord à posséder des armes nucléaires et d’améliorer son arsenal tant en « qualité qu’en quantité. »