Deux militaires tués lors d’une opération contre l’orpaillage clandestin en Guyane (MàJ)

Deux militaires français appartenant au 9ème Régiment d’Infanterie de Marine (RIMa) ont été tués, le 27 juin, lors d’une mission conjointe avec la gendarmerie contre l’orpaillage clandestin à Maripasoula, dans la région de Dorlin, en Guyane. Deux gendarmes ont également été gravement blessés mais leur pronostic vital n’est pas engagé.

Plus tôt avant cet accrochage avec des orpailleurs clandestins, un gendarme a été touché à une cuisse par une balle qui a traversé la carlingue de l’hélicoptère de type EC-145 dans lequel il se trouvait. Pas moins de 7 impacts ont été comptés sur l’appareil lorsqu’il s’est posé avec un moteur en moins à Maripasoula, une commune d’une superficie de 18.000 km2.

Suite à cet incident, il a été décidé de d’envoyer dans le secteur une vingtaine de marsouins du 9ème RIMa ainsi qu’une douzaine de gendarmes dans la zone où l’hélicoptère avait été pris pour cible.

Après avoir marché sur une centaine de mètres dans la jungle, les militaires ont subi un feu nourri. « Ils sont tombés dans une embuscade » a expliqué la préfecture de Guyane. Les deux marsouins – un caporal-chef de 32 ans et un adjudant de 29 ans – ainsi que les deux gendarmes en tête du groupe ont été touchés.

Une enquête a été confiée à la Section de recherches de Guyane et des renforts provenant de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) et du GIGN ont été envoyés sur place.

En 2008, l’opération Harpie a été lancée pour « paralyser l’approvisionnement des sites d’orpaillage clandestins » et de « détruire les chantiers » lutter contre l’orpaillage clandestin, qui est un fléau en Guyane.

Cette opération, qui mobilie un millier d’hommes (gendarmerie, armée de Terre, armée de l’Air) n’a pour l’instant pas permis d’éradiquer l’orpaillage clandestin mais seulement de le contenir.

Lors d’une visite en Guyane, en janvier dernier, l’ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, avait annoncé une intensification des opérations contre les orpailleurs clandestins, dont le nombre est évalué à environ 5.000.

« Nous allons inscrire à l’agenda parlementaire la création d’une infraction spécifique de transport non autorisé de produits destinés à l’orpaillage clandestin » avait-il affirmé, en promettant un « durcissement des peines » pour les trafiquants.

Les orpailleurs clandestins ne sont pas des enfants de coeur. Souvent originaires du Brésil (on les appelle les « garimpeiros ») et du Surinam, ils sont prêts à tout pour prendre ou garder le contrôle de territoires qu’ils estiment prometteurs, même à faire le coup de feu contre les forces de l’ordre.

Ainsi, l’an passé, un gendarme avait été gravement blessé lors d’une intervention dans le secteur de la commune de Grand Senti, près du Surinam. Et en juillet 2010, le capiral Julien Giffard, du 1er Régiment d’Infanterie (RI), avait perdu la vie lors d’un contrôle fluvial sur la rivière Tampock.

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