WikiLeaks (1) : Pressions pour une action militaire américaine contre l’Iran

Après avoir rendu public des dizaines de milliers de documents concernant les opérations en Afghanistan et en Irak, sans apporter toutefois un éclairage nouveau sur ces conflits, le site WikiLeaks a récidivé en publiant plus de 250.000 câbles diplomatiques émanant du département d’Etat américain. Et beaucoup d’entre-eux concernent l’Iran et son programme nucléaire.

Ainsi, au cours de l’année 2007, la presse a souvent évoqué la tentation de Washington de recourir à l’option militaire pour mettre un terme au programme nucléaire iranien. Depuis le changement d’administration à Washington, la carte diplomatique a été mise en avant, avec la politique de la main tendue initiée par le président Obama. Et les documents mis en ligne par WikiLeaks indiquent le scepticisme d’Israël.

Un compte-rendu relate en effet les propos tenus le 1er décembre 2009 par Amos Gilad, le directeur des affaires politico-militaires au ministère israélien de la Défense à Ellen Tauscher, la sous-secrétaire d’Etat américaine. « C’est une bonne idée, mais il est bien clair que cela ne marchera pas », aurait-il ainsi déclaré.

Par ailleurs, selon un autre câble, daté du 18 novembre 2009, un représentant du Mossad aurait affirmé que « Téhéran comprend qu’en réagissant positivement à l’engagement (américain, ndlr), l’Iran peut continuer à jouer la montre ». Et selon les services secrets israéliens, « l’Iran ne fera rien d’autre que d’utiliser des négociations pour gagner du temps. De telle sorte qu’en 2010-2011, l’Iran aura la capacité technologique de fabriquer une arme nucléaire ».

Les pressions pour une action militaire contre l’Iran ne viennent pas seulement que d’Israël mais aussi des monarchies arabes du Golfe, ce qui peut paraître surprenant étant donné que l’Arabie Saoudite s’est opposée à un nouveau conflit dans la région, par crainte de représailles contre ses installations pétrolières et de l’activisme parmi sa minorité chiite. Ainsi, selon un compte-rendu en date du 17 avril 2008, l’on apprend que le roi Abdallah « a appelé fréquemment les Etats-Unis à attaquer l’Iran pour mettre fin au programme nucléaire du pays ». Et le souverain de Bahrein, Hamad ben Issa Al-Khalifa, est sur la même ligne quand il déclare, lors d’un entretien avec le général David Petraeus, alors patron de l’US Centcom, le 1er novembre 2009, que « ce programme doit être stoppé », au sujet des activités nucléaires iraniennes.

Israël peut frapper l’Iran sans aucune aide

Selon le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, Israël a les capacités de mener des opérations militaires contre les sites nucléaires iraniens sans l’aide militaire américaine. C’est en tout cas ce qu’il a affirmé en février dernier, lors d’une rencontre avec son homologue français de l’époque, Hervé Morin.

Quant aux effets qu’une telle attaque pourrait provoquer, Robert Gates a estimé qu’elle pourrait retarder le programme iranien de un à trois ans, et donc, ne pas l’anéantir, et unifier la population iranienne contre l’assaillant.

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