WikiLeaks (2) : La Corée du Nord fournit l’Iran en missiles, via la Chine

Plusieurs câbles diplomatiques, publiés par WikiLeaks le 28 novembre, s’inquiètent de la nature de certains échanges commerciaux entre l’Iran et la Chine et appellent Pékin a plus de contrôler davantage les activités des entreprises chinoises, quand ils ne soupçonnent pas une complicité de la part des autorités.

Ainsi, selon une longue note de novembre 2007, signée par Condoleeza Rice, alors secrétaire d’Etat, la Corée du Nord aurait founi à dix reprises des composants de missiles à l’Iran. Les transactions se sont faites sur le territoire chinois, plus précisément à l’aéroport de Pékin.

Cette question avait été abordée par Georges W. Bush avec son homologue chinois, Hu Jintao et, visiblement, les autorités chinoises n’avaient pas bougé, assurant qu’elles n’avait pas trouvé de faits prouvant les accusations américaines.

Alors qu’une 11e livraison doit avoir lieu, Condoleeza Rice a demandé à l’ambassadeur américain en poste à Pékin d’évoquer le sujet « à la première occasion » et « au plus niveau possible » afin de convaincre les autorités chinoises d’intervenir et de faire cesser ce commerce. La réponse de Pékin à cette requête n’est pas connue.

Plus tard, dans une note signée en février 2010, Hillary Clinton, qui a succédé à Condoleeza Rice à la faveur du changement de locataire à la Maison Blanche, fait part de son inquiétude selon laquelle des exportations de certaines firmes chinoises à destination de Téhéran soient utilisées dans le cadre le programme de missiles balistiques iranien et appelle le gouvernement chinois « à prendre les mesures nécessaires » afin d’éviter de tels échanges.

Par ailleurs, le New York Times évoque un télégramme qui n’a pas été publié par le quotidien, à la demande de l’administration Obama. Ce document évoque la certitude du renseignement américain que la Corée du Nord a founi à l’Iran une version améliorée du missile R-27 russe (code Otan : SS-N6), appelée BM-25. Cet engin a une portée de 3.000 à 4.000 km, ce qui permettrait à Téhéran de frapper Berlin et même Moscou.

« Les télégrammes affirment que l’Iran non seulement a obtenu le BM-25 mais qu’il voit dans la technologie de pointe un moyen d’apprendre comment concevoir et construire une nouvelle classe d’engins plus puissants » note le journal.

Le mois dernier, Zone Militaire avait évoqué l’hypothèse des services de renseignement israéliens selon laquelle Pyongyang aurait fourni des missiles BM-25 « Musudan » à Téhéran à l’occasion des mystérieuse explosions qui avaient eu lieu sur la base Imam Ali située, près de Khorramabad, dans l’ouest de l’Iran.

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