Pas de réduction en vue de l’arsenal nucléaire tactique de l’Otan
Les 19 et 20 novembre, les pays membres de l’Otan vont de réunir à Lisbonne (Portugal) pour évoquer, entre autres choses, l’avenir de l’Alliance atlantique et son nouveau concept stratégique. Il sera donc question de la défense antimissile, qui sera abordée avec le président russe, Dmitri Medvedev, de même que de l’arsenal nucléaire tactique réparti dans plusieurs bases du Vieux Continent.
Certains pays membres de l’Otan, dont l’Allemagne, la Belgique, le Luxembourg, les Pays-Bas et la Norvège, ont appelé au retrait de ses armes nucléaires. La France et la Grande-Bretagne, qui disposent tous les deux d’une force de frappe autonome, mais aussi la Turquie et les pays de l’ancien bloc de l’Est, toujours soucieux de l’attitude de la Russie, souhaitent au contre les conserver. Pour Paris et Londres, il s’agit d’éviter toute remise en cause de leur dissuasion.
Au cours d’une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Otan à Tallinn (Estonie), en avril dernier, Hillary Clinton, la secrétaire d’Etat américaine, avait exclu tout retrait de ces armes nucléaires d’Europe.
Et le général français Stéphane Abrial, le chef de l’Allied Command Transformation (ACT), l’un des deux commandements majeurs de l’Otan, a exprimé le même point de vue lors d’une 2e Forum sur la sécurité internationale d’Halifax, au Canada. « Tant que le monde est nucléaire, l’Alliance doit garder des armes nucléaires » a-t-il ainsi affirmé.
Le ministre canadien de la Défense, Peter MacKay, qui a abordé le sujet dans les colonnes du quotidien Globe and Mail, a laissé entendre que le niveau de l’arsenal nucléaire de l’Otan ne changera pas tant que la Russie ne réduira pas le sien. « Il est peu probable de voir le mouvement de non-prolifération prendre de l’ampleur, à moins qu’il y ait une réelle volonté des deux parties » a-t-il expliqué.