Otages français : AQMI aurait posé ses exigences

L’on aurait pu craindre qu’al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) exige le retrait d’Areva du Niger pour libérer les cinq otages que l’organisation terroriste détient depuis le 16 septembre dernier. Etant donné que ce pays africain, riche en uranium, a une importance stratégique pour le groupe nucléaire français, une telle revendication aurait mis dans l’embarras à la fois Paris et Niamey, qui compte sur les royalties tirées de l’exploitation des mines situées sur son territoire.

Mais selon la chaîne de télévision Al Arabiya, AQMI réclamerait l’abrogation de la loi sur le voile intégral, votée récemment par le Parlement, la libération d’activistes et 7 millions d’euros.

« Les ravisseurs ont des exigences irréalistes que le Mali et la France ne peuvent pas accepter (…) dont le retrait de la loi sur l’interdiction du voile intégral et la libération de certains éléments du groupe détenus en France, en Mauritanie et dans d’autrres pays » a indiqué la chaîne arabophone.

Pour sa part, le Quai d’Orsay ne s’est pas prononcé sur ces exigences. « Nous ne commentons pas les nombreuses rumeurs qui surgissent depuis l’enlèvement et dont la plupart sont absurdes ou infondées » a déclaré Christine Fages, porte-parole du ministère des Affaires étrangères. « Comme vous le savez, la discrétion est une condition indispensable à l’efficacité de notre action » a-t-elle ajouté.

Les cinq otages français, ainsi que leurs compagnons d’infortune togolais et malgache, seraient détenus par Abou Zied dans la région de Timérine, dans le nord-est du Mali. Cette zone immense et difficile d’accès, rend toute éventuelle action militaire compliquée. D’autant plus que l’on n’est pas certain que les prisonniers n’aient pas été séparés en plusieurs groupes.

Par ailleurs, il est question de créer des « unités spéciales » formées par des anciens rebelles touaregs et placées sous l’autorité de l’armée malienne afin de lutter contre AQMI au Mali.

La formation de ces unités a été assurée par l’Algérie, conformément aux accords de paix d’Alger signés en 2006 par le gouvernement malien et les rebelles touaregs de l’Alliance pour la démocratie et le changement.

Les hommes d’AQMI « viennent souvent s’abriter sur notre terrain que nous connaissons bien. Si nous sommes armé, nous pouvons rapidement leur régler leur compte » a ainsi déclaré Ahmada Ag Bibi, porte-parole des Touaregs et député à l’Assemblée nationale du Mali. « AQMI veut salit l’image de notre région. Nous n’allons pas l’accepter » a-t-il ajouté, selon l’AFP.

La mise en place de ces unités devrait être effective dans quelques semaines. L’avantage est que les Touaregs connaissent bien la région, qu’ils sont aguerris et qu’ils pourront compter sur le soutien de la population locale pour obtenir des renseignements.

Les Touaregs sont une population nomade composée par 1,5 million d’individus, répartis sur le Mali, le Burkina Faso, l’Algérie, le Niger et la Libye. Une infime minorité d’entre eux est toutefois en relation avec AQMI.

Photo : « Guerrier » touareg (et non un militant d’AQMI)

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