Mis en cause dans l’incendie de Marseille, l’adjudant Fontaine parle
Directeur d’une séance de tir au camp militaire de Carpiagne le jour d’un départ de feu qui a ravagé plus d’un millier d’hectares aux portes de Marseille en juillet, l’adjudant Philippe Fontaine, du 1er Régiment Etranger d’Aubagne, a été tenu pour responsable de cet incident pour avoir fait tirer des balles traçantes, théoriquement interdites en temps de sécheresse.
Selon l’enquête de commandement ordonnée par le chef d’état-major de l’armée de Terre, le général Elrick Irastorza, le sous-officier, « qui détenait toutes les qualifications et les aptitudes techniques pour diriger cette séance de tir » a « utilisé des munitions traceuses, vraisemblablement à l’origine de l’incendie, alors qu’il avait été informé des directives en interdisant l’usage ».
Suspendu de ses fonctions, dans l’attente d’une proposition quis sera émise par le Conseil d’enquête, faisant également l’objet de poursuites judiciaires, l’adjudant Fontaine a brisé le silence sur cette affaire, en accordant un entretien au quotidien régional « La Provence ».
Ainsi, le sous-officier, touché d’entendre « les politiques » le « désigner comme un paria », doute de sa responsabilité dans le départ de feu qui lui est reproché :
« Je suis légionnaire, je ne vais pas me défiler si on estime que je suis en caise mais je veux faire entendre ma voix. Je suis conscient des conséquences d’un tel incendie mais je doute d’en être le coupable. J’ai de gros doutes sur l’origine des feux ».
Et d’expliquer :
« J’ai décidé d’un tir à 25 m sur une butte de tir parce que, pour moi, il n’y avait pas de danger. Dans les premiers relevés, on me dit que le feu s’est déclaré juste derrière la butte de tir. Or, il faut savoir que ces balles sortent du canon de l’arme à 960 m/seconde et peuvent parcourir jusqu’à 3.000 mètres. Il me paraît impossible que les projectiles soient retombés juste derrière la cible alors qu’elles auraient dû ricocher beaucoup plus loin. Et puis, il y a eu cinq départs de feux quasi-simultanés ce jour là ».
D’où, sans doute, l’emploi du terme « vraisemblablement » dans la conclusion de l’enquête de commandement…