Offensive de l’armée pakistanaise dans la passe de Khyber

Suite à l’attentat de Torkham, où 22 policiers ont été tués, le 28 août dernier, l’armée pakistanaise a lancé une offensive sur l’agence tribale de Khyber afin d’en reprendre le contrôle. Cette région est stratégique puisque c’est par elle que transitent les convois de ravitaillement destinés aux troupes de l’Otan déployées en Afghanistan. Mais elle est aussi le fief non seulement du Laskar-e-Islam (l’armée de l’Islam) mais aussi celui de Hakeemullah Mehsud, le sucesseur désigné du chef des taliban pakistanais, Baïtullah Mehsud, tué par un missile américain.

Depuis 2008, près de 700 camions de l’Otan y ont été détruits, principalement par les hommes du nouveau commandant du Tehrik-e-Taliban Pakistan, qui n’a d’ailleurs pas pris de gants pour s’imposer dans cette région, en assassinant, l’an passé, Haji Namdar, un de ses rivaux qui était le chef du Mouvement pour la promotion de la vertu et la suppression du vice.

Mais l’armée pakistanaise ne s’en est pas pris tout de suite aux taliban. En effet, c’est le Laskar-e-Islam, qui avait déjà été dans sa ligne de mire en juillet 2008, qui est principalement visé. Le quartier général du mouvement a été détruit, de même que les maisons de ses dirigeants, dont celle de Mangal Bagh, située dans la vallée de Tirrah.

Il est difficile d’établir un bilan précis de l’assaut des forces gouvernementales, qui ont engagé dans cette opération des hélicoptères d’attaque ainsi que des moyens d’artillerie. Selon l’armée, au moins 130 combattants islamistes auraient été tués au soir du 7 septembre, après une semaine de combats. Idem pour le nombre de réfugiés. Les autorités locales l’estiment à 30.000 et l’ONU à quelques milliers.

« Environ 30.000 personnes ont fui l’opération militaire de Khyber et sont arrivées dimanche (6 septembre) à Peshawar » a ainsi déclaré Sahibzada Mohammad Anis, le chef de l’administration provinciale. « Le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) estime que ce sont 500 à 800 familles, essentiellement des femmes et des enfants » a indiqué Ariane Rummery, porte-parole du HCR au Pakistan.

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