La « Jeanne d’Arc » cédée aux Anglais?

Le bâtiment école de la Marine nationale, baptisée Jeann d’Arc en l’honneur de la « Pucelle d’Orléans » qui combattit les Anglais lors de la guerre de Cent ans, entamera, l’an prochain, son 45e et dernier périple autour du monde sous les ordres du capitaine de vaisseau Patrick Augier.

Mis en service du temps où le général de Gaulle était président de la République, ce porte-hélicoptères, qui aura marqué l’imaginaire collectif français et surtout tous les élèves officiers de l’Ecole navale formés depuis cette époque – certains disent que la « Jeanne » a même une âme – est atteint par la limite d’âge.

Une fois accompli son dernier voyage, quel sera son avenir? Plusieurs options sont possibles et il n’est pas certain que celle qui sera vraisemblablement choisie soit du goût de tout le monde, à commencer par ceux qui ont servi à son bord et plus généralement, tous les amoureux de la Marine française.

La transformation de ce vénérable bâtiment en musée serait une des solutions. Seulement, cette opération n’est pas sans risque financièrement, d’autant plus qu’il y a déjà eu un précédent avec le croiseur Colbert, amarré au quai à Bordeaux, et dont l’exploitation s’est révélée, au final, un échec. L’expérience s’est terminée en 2006, faute de rentabilité. Pourrait-il en aller autrement avec la « Jeanne »? Rien n’est moins sûr.

Le problème de ce navire, de conception ancienne, est qu’il contient des substances considérée nocives aujourd’hui, comme l’amiante par exemple. Ainsi l’autre possibilité, qui est la plus probable mais qui ne fait guère de place aux sentiments, serait de faire subir au bâtiment école le sort du Clémenceau. Le porte-avions français a rejoint les chantiers navals d’Able UK, en Grande-Bretagne, pour y être démantelé, après avoir livré un baroud d’honneur qui l’avait conduit en Inde.

Si l’option du démantélement est choisie, un appel d’offres sera ouvert. Et comme le chantier Able UK propose les prix les plus bas du marché, il y a de bonnes chances pour qu’il soit désigné. Ainsi, d’ici que la Jeanne d’Arc soit livrée aux Anglais, comme jadis la petite fille de Domrémy, il n’y a qu’un pas. Ou tout du moins, c’est la perspective la plus crédible à ce jour.

Il y aurait cependant une alternative qui ne manquerait pas de panache : le porte-hélicoptère pourrait être coulé pour lui épargner d’être traité comme un vulgaire tas de ferrailles, par les Anglais qui plus est, qui ont toujours été les meilleurs ennemis de la Royale, même si fort heureusement aujourd’hui, le souvenir de Trafalgar n’alimente plus un fort sentiment de rancune. Mais quand même, le symbole est toujours là. Mais comme la France a signé les conventions internationales visant à lutter contre la pollution des fonds marins, la Jeanne d’Arc ne pourra pas être coulée.

Cela étant, elle sera remplacée en 2021. En attendant, les éléves du Groupe Ecole d’Application des officiers de marine (GEAOM) effectueront leur stage à bord d’un des bâtiments de projection et de commandement (BPC), qui les accueilleront à tour de rôle.

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