Le F35 victime de cyberespionnage

Au début du mois, un responsable de l’US Air Force, le général Kevin Chilton, a indiqué, au cours d’une conférence donnée au Nebraska et portant sur la cyber-sécurité, que le Pentagone a dépensé un budget de 100 millions de dollars au cours des six derniers mois pour déjouer des attaques en lignes et remettre les systèmes informatiques en état. Cette somme a servi à acquérir du nouveau matériel et à payer les honoraires des consultants et des sous-traitants venus porter main forte pour régler les problèmes posés par les pirates.

« Le plus important à retenir, c’est que nous sommes conscients des attaques à divers degrés. Entre les assauts les moins sophistiqués en provenance d’adolescents qui s’ennuient jusqu’aux attaques plus élaborées visant les infrastructures de la nation. Et, au milieu, on trouve une jolie couche de cyber-criminalité » avait affirmé le général Chilton. « C’est en effet notre principal challenge : comment organiser notre défense face à ses multiples attaques » s’était-il interrogé.

Actuellement, les cyber-intrusions et autres cyber-attaques ne sont constatées qu’une fois que le mal a été fait. Un responsable militaire pour les opérations de réseaux, le Brigadier General John Davis, avait alors préconisé lors de cette même conférence que des investissements soient réalisés non pas pour réparer les dégâts dont le coût est difficilement estimable eu égard à la valeur des informations dérobées par exemple mais pour renforcer systèmes informatiques en amont. « Vous pouvez me payer maintenant ou me payer plus tard », avait il déclaré. « Ce serait mieux de dépenser cet argent de manière pro-active plutôt que de réparer les failles après les assauts » avait-il poursuivi.

Et visiblement, il est en effet urgent d’améliorer la protection des systèmes informatiques dits sensibles aux Etats-Unis car, selon l’édition du Wall Street Journal du 21 avril, des terabits de données concernant notamment les systèmes électroniquesde l’avion de combat en développement F35 Lightning II ont été copiées par des pirates et qui sont de nature à révéler ses éventuels points faibles, ce qui est un renseignement appréciable pour des forces armées qui auront éventuellement un jour à l’affronter.

Cependant, les informations les plus sensible concernant le programme Joint Strike Fighter n’auraient pas été piratées, étant donné qu’elles sont stockées dans des ordinateurs qui ne sont pas connectés à Internet. Selon toute vraisemblance, les pirates auraient dérobé les renseignements en pénétrant les réseaux informatiques des entreprises qui travaillent sur le programme Joint Strike Fighter.

Soupçonnée à plusieurs reprises, et notamment par un rapport du Pentagone publié en mars dernier, d’avoir mis la guerre cybernétique au rang de ses priorités, la Chine figure au nombre des suspects pour ces intrusions visant le F35 Ligthning II, appelé dans les années à venir à être un des principaux avions de combat en service au sein de l’US Air Force, de l’US Navy et de l’US Marines Corp. En outre, il équipera également les forces aériennes de la Grande-Bretagne, de l’Australie, des Pays-Bas, du Danemark, de la Turquie, de la Norvège (ces 6 pays étant impliqués à des degrés divers dans son développement) et d’Israël.

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