La France veut un état-major européen unique
Maintenant que la France est revenue dans le commandement militaire intégré de l’Otan qu’elle avait quitté en 1966 et que le président américain, Barack Obama, a indiqué, le 3 avril dernier, vouloir une « Europe avec des capacités militaires renforcées », il s’agit désormais pour Paris de pousser les feux de la défense européenne.
Après avoir expliqué, sur les ondes de Radio Classique, le 15 avril, que les intérêts de l’Union européenne et ceux des Etats-Unis ne sont pas toujours en phase, le secrétaire d’Etat aux Affaires européennes, Bruno Le Maire a dévoilé les intentions françaises en évoquant la nécessité de créer un état-major unique européen.
« Nous aurons besoin à terme, même si c’est un objectif difficile, d’avoir un commandement militaire unique de l’Union européenne, un état-major européen qui pourrait être installé par exemple à Bruxelles, et qui permettrait de commander des opérations européennes partout où les intérêts de sécurité européen seraient en jeu » a-t-il ainsi déclaré.
« Aujourd’hui, il y a trois états-majors qui font ça ; un en Angleterre, un en France, un en Allemagne. Je pense qu’il serait plus logique, plus raisonnable, plus économe aussi des deniers publics d’avoir un seul état-major de conduite d’opérations » a justifié Bruno Lemaire. « L’union européenne peut très bien se retrouver dans une situation où elle devra défendre seule ses propres intérêts de sécurité sans pouvoir compter sur les uns ou sur les autres » a-t-il encore avancé.
Sauf que, jusqu’à présent, la Grande Bretagne a toujours repoussé l’idée d’un quartier général européen, susceptible de faire double emploi avec l’Otan ou de lui porter ombrage. Pour Bruno Le Maire, le retour de Paris dans le commandement militaire intégré – qui, selon Hervé Morin, fait que la France n’est plus considérée comme hostile – est de nature à faire changer la position des Britanniques. « On ne peut plus nous accuser (…) de faire ça contre l’Otan car nous sommes pleinement aujourd’hui dans l’Otan » a-t-il affirmé.