Raid israélien au Soudan?
Selon les autorités soudanaises, un raid aérien aurait détruit 17 camions chargés d’armes alors que ces derniers se dirigeaient vers l’Egypte.
Le ministre des Transports du pays, Mabrouk Moubarak Salim a en effet indiqué qu’un « convoi de véhicules transportant des armes illégales a été bombardé près de la frontière soudano-égyptienne à la mi-janvier ».
Pour la chaîne américaine CBS, les camions visés se rendaient à Gaza pour livrer au Hamas des armes, d’origine iraniennes, vraisemblablement déchargées clandestinement à Port-Soudan, situé au bord de la mer Rouge, afin de contourner le blocus naval imposé au territoire palestinien.
Ainsi, ce serait l’aviation israélienne qui aurait mené l’attaque du convoi, pendant l’opération « Plomb durci » déclenchée à la fin du mois de décembre et qui a pris fin en janvier dernier.
Comme à son habitude, Israël n’a ni confirmé et ni nié son implication dans ce raid, que ses forces aériennes ont mené à plus de 1.400 km de leurs bases, ce qui devrait faire réfléchir Téhéran dont le programme nucléaire est dans la ligne de mire d’Israël.
L’actuel Premier ministre israélien, Ehoud Olmert, qui gère les affaires courantes en attendant l’arrivée prochaine au pouvoir de Benyamin Netanyahou, a seulement fait valoir qu’Israël a la capacité de frapper « les infrastructures terroristes dans des endroits proches comme lointains » et que cela est « valable au nord comme au sud, et il n’est pas nécessaire de rentrer dans les détails, chacun peut utiliser son imagination ». En septembre 2007, le gouvernement israélien avait eu pratiquement la même attitude après le bombardement d’un site syrien, supposé abriter un réacteur nucléaire.
Pour l’ancien directeur du comité israélien de lutte contre le terrorisme, Yehiam Sasson, interrogé par le quotidien Yediot Aharonot, le Soudan serait un « Etat qui fournit beaucoup de matériels à l’Islam intégriste et permet sur son territoire les activités de nombreuses organisations terroristes, dont al-Qaïda et le Hezbollah ainsi que du Djihad, dont les actions ont été limitées en Egypte. Ils opérent en toute liberté dans ce pays. »
Il a par ailleurs souligné qu’il « est évident que toutes ces activités se déroulent avec l’appui des autorités locales » et que « le Soudan est un pays qui soutient le terrorisme par toutes ses pores, et procure toute l’aide possible aux organisations ‘très motivées » dans le but de renforcer tous ceux qui veulent porter atteinte à Israël ».
Cependant, le président soudanais, Omar el-Béchir a très récemment fait l’objet d’une mention spéciale du numéro 2 d’al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri, qui lui a demandé de « se repentir » dans un message signalé par la société SITE, spécialiste de la surveillance des réseaux islamistes sur Internet. Après avoir accueilli Oussama ben Laden, le régime soudanais avait fini par l’expulser de son territoire en 1996.