Selon un général israélien, l’Iran serait en mesure de fabriquer une bombe nucléaire
« De l’avis des experts, d’ici deux à trois ans, l’Iran pourrait être en possession d’une arme nucléaire », affirmait le rapport d’une mission parlementaire présidée par le député socialiste Jean-Louis Bianco. Ce n’est pas exactement l’opinion du général Amos Yadlin, le chef des services de renseignement militaires israéliens.
En effet, selon ce dernier, l’Iran aurait d’ores et déjà « franchi le seuil technologique » qui lui permettrait de disposer d’une bombe nucléaire. Bien que Téhéran ait démenti la finalité militaire de son programme nucléaire, le surplus de sa production d’uranium faiblement enrichi – nécessaire à un réacteur civil – pourrait par la suite être transformé en matière fissile pouvant servir à développer un arme nucléaire.
« L’Iran continue de stocker des centaines de kilos d’uranium faiblement enrichi et espère, par le dialogue avec l’Occident, gagner du temps de manière à se rapprocher de la capacité à fabriquer une arme nucléaire » a affirmé le général Yadlin, le 8 mars dernier.
Cependant, le ton est beaucoup moins alarmiste au Pentagone. Pour l’instant, le stock iranien d’uranium faiblement enrichi, estimé en effet à 800 kg, a été placé sous scellés par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Pour que cette matière puisse être utilisée à des fins militaires, il faudrait qu’elle soit à nouveau retraitée pour atteindre un niveau d’enrichissement plus élevé, c’est à dire à plus de 90%. Or, pour ce faire, l’Iran devrait expulser les inspecteurs de l’AIEA, ce qui serait une façon de montrer ses intentions.
Par conséquent, et toujours selon le Pentagone, le pays des mollahs met en place progressivement une structure qui lui permettrait à terme de développer une arme nucléaire mais il lui faudrait encore deux ou trois ans avant de pouvoir en mettre une au point, d’autant plus que selon toute vraisemblance, les Iraniens ne disposent pas encore des techniques de miniaturisation nécessaires pour placer une tête nucléaire sur un missile balistique. Il avait fallu près de quatre ans aux ingénieurs français pour adapter la bombe A équipant notamment les Mirage IV après l’essai en 1960 de la première bombe atomique, appelée « Gerboise Bleue », qui avait une forme cubique d’un mètre de côté.