Explosifs à Paris : La piste islamiste n’est pas privilégiée

Au lendemain de la découverte d’explosifs dans un magasin parisien, le ministère de l’Intérieur a annoncé le déploiement dans la capitale de près de 500 policiers et gendarmes supplémentaires, qui viendront s’ajouter aux 2.500 hommes déjà affectés à la surveillance des sites sensibles pour la période des fêtes de Noël et du Nouvel an. En province, ce sont 240 agents qui doivent être mobilisés pour venir renforcer les effectifs déjà sur le terrain à Marseille, Lyon et Lille.

Par ailleurs, l’enquête en cours concernant la groupe « Front révolutionnaire afghan » ne semble pas suivre la piste islamiste. Comme l’a d’ailleurs indiqué Zone Militaire, le mode opératoire et la réthorique utilisée par ceux qui ont déposé les pains d’explosif dans le magasin Printemps-Haussmann ne correspondent pas aux manières d’agir des réseaux islamistes.

« Le mot révolutionnaire figurant dans le nom du groupe, le mot capitaliste pour désigner les magasins, l’absence de référence à l’Islam, au Djihad, font qu’en effet la piste islamiste en tant que telle n’est pas la piste première », a indiqué Hervé Morin, le ministre de la Défense, sur les ondes de RTL ce 17 décembre.

Ainsi, le fait que l’existence d’explosifs non couplés à des détonateurs ait été signalée par avance aux autorités serait inhabituel de la part de terroristes islamistes qui répandent la terreur sans prévenir et en cherchant à faire le maximum de victimes, comme on l’a encore vu à Bombay récemment .

Par ailleurs, sauf pour les attentats de Madrid du 11 mars 2004, les réseaux se réclamant d’Al-Qaïda n’utilisent jamais la dynamite mais plutôt des mélanges de produits chimiques librement accessibles dans le commerce.

Enfin, et comme l’a souligné le ministre de la Défense, le vocabulaire employé dans la lettre de revendication reçue par l’Agence France Presse et qui a permis de retrouver les explosifs fait davantage penser à un discours d’activistes gauchistes qu’à celui d’islamistes radicaux.

Si la piste djihadiste semble écartée par les enquêteurs, il reste la piste de « l’ultra-gauche », que l’on sait hostile à l’engagement français en Afghanistan, ou encore celle d’une provocation de mauvais goût. Mais dans ce genre d’affaire, comme l’a souligné Hervé Morin, « il ne faut absolument rien négliger par nature et il nous faut être vigilants, déterminés, prudents mais aussi avoir la fermeté nécessaire. ».

Photo : Le texte de la revendication envoyée à l’Agence France Presse

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