Des propos ambigus
Alors que la France est engagée militairement en Afghanistan et que ses soldats sont déployés dans des zones relativement dangereuses comme l’embuscade de la vallée d’Uzbeen a pu le prouver, il est important d’afficher, du moins pour la classe politique, un certain consensus concernant le sens de la mission assignée aux forces françaises.
Invitée de la station de radio Europe1, ce 17 décembre, Martine Aubry, qui occupe désormais le poste de premier secrétaire du Parti socialiste, a évoqué le dossier afghan au sujet de la découverte d’explosifs dans un magasin parisien.
« On ne cède jamais devant le terrorisme, ce qui n’empêche pas de penser qu’en Afghanistan, une autre politique est possible », a-t-elle ainsi déclaré, en réponse à la revendication exprimée la veille par le mystérieux « Front révolutionnaire afghan » qui réclame un retrait des troupes françaises du pays avant la fin du mois de février prochain.
Pour la responsable socialiste, il faut « aider l’armée afghane à exister et à organiser une démocratie, il faut terminer ce travail et ensuite s’en aller, ne pas le faire sous la menace, bien évidemment. » Or, précisément, la politique actuellement menée en Afghanistan par les forces de l’Otan vise justement à former non seulement une armée mais aussi une police afghanes.
« On s’est laissé aller, alors que nous étions là pour installer la démocratie contre les talibans, à des actions y compris contre des populations civiles qui aujourd’hui posent des problèmes à la France » a-t-elle poursuivi.
Ces propos sont pour le moins ambigus car ils peuvent laisser penser que les militaires français aient été impliqués dans des « bavures », ce qui n’est pas le cas. Par ailleurs, on ne voit pas très bien à quelle autre sorte « d’actions » Mme Aubry fait allusion et l’on peut regretter qu’elle n’ait pas eu plus de temps pour s’exprimer davatange sur cette question, qui mériterait de plus amples précisions.