Régiment à flux tendu

L’exemple des effectifs du ministère de l’Agriculture qui ne baissent pas alors que le nombre des agriculteurs en France a sensiblement diminué au cours de ces dernières années sert souvent, pour certains élus, à illustrer la mauvaise gestion des ressources humaines au sein de la fonction publique. Dans un souci de réduction du train de vie de l’Etat, le gouvernement a donc décidé de ne remplacer qu’un seul fonctionnaire sur deux partant à la retraite.

Cette décision s’applique également au ministère de la Défense qui, selon les orientations récemment données par son locataire, Hervé Morin, devrait perdre au maximum 42.000 personnels au cours des sept années qui viennent.

L’armée française est actuellement engagée sur plusieurs théâtres d’opérations extérieures tels que la Côte d’Ivoire, le Liban, l’Afghanistan ou encore le Kosovo pour ne citer que les plus importants. Pour compenser des manques pontuels de militaires d’active, elle fait appel à des réservistes. La seule armée de Terre en envoie environ 200 chaque année pour des missions à l’étranger dans le cadre d’un ESR Opex (Engagement à servir dans la réserve en opérations extérieures).

Bien évidemment, l’appel aux réservistes ne suffit pas. Ainsi, le quotidien La Dépêche s’est intéressé au 31e Régiment du Génie de Castelsarrasin. , qui fait partie de la 3e Brigade mécanisée de Limoges. Cette dernière compte plusieurs compagnies d’unités déployées actuellement en Afghanistan : le 126e Régiment d’Infanterie de Brive, le 1-11 Cuirassiers de Carpiagne et le 31e Régiment du Génie.

Or, il s’avère que des sapeurs du 31e RG sont également présents en Côte d’Ivoire depuis la fin du mois de février et que d’autres sont partis au Liban, en Polynésie, en Guyane, en Guadeloupe. Résultat : sur les 900 hommes qui compte habituellement cette unité, il n’en reste plus que 300 pour faire « tourner » le quartier Marescot, la caserne où elle est implantée.

Une centaine d’entre eux sont soit en permission, soit en mission « Vigipirate ». Au final, il reste donc 200 sapeurs pour assurer la protection des bâtiments qui abrite du matériel militaire sensible, s’occuper des véhicules et plus généralement, de toutes les tâches inhérentes à la vie de caserne. Si, comme le dit un officier cité dans l’article de la Dépêche, « il y a moins d’attente à l’ordinaire », il n’en reste pas moins que les tours de garde et de permanence doivent revenir bien vite.

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