NordStream 1 et 2 : Des éléments en possession de la Sûreté suédoise renforcent les soupçons de sabotage

Le 26 septembre, quatre fuites ont été détectées sur les gazoducs NordStream 1 et 2, exploités par le groupe russe Gazprom pour livrer du gaz à l’Allemagne, après deux explosions survenues à quelques heures d’intevalle.

Deux de ces fuites ont été localisées dans la zone économique exclusive [ZEE] de la Suède, les deux autres se trouvant dans celle du Danemark. La thèse d’un sabotage a été rapidement avancée pour expliquer les dommages constatés sur ces deux conduites de gaz.

Par ailleurs, quasiment au même moment, la Norvège – devenue premier founisseur de l’Union eurpéenne en gaz – a fait état du survol de plusieurs de ses installations gazières et pétrolières par des drones non identifiés… Même chose au Danemark, où des incidents similaires ont été signalés dans les environs de deux sites exploités par le groupe français TotalEnergies.

L’Otan ayant mis en garde contre tout attaque visant les infrastructures critiques de ses membres, la Russie a accusé les États-Unis d’avoir saboté les gazoducs NordStream 1 et 2. Ce qu’a vivement démenti la diplomatie américaine, qui a parlé de « désinformation calomnieuse ». En outre, Washington a promis d’envoyer des moyens « sous-marins » sur place afin de « déterminer ce qu’il s’est exactement passé ».

Cela étant, et alors les bouillonnements provoqués par les fuites de gaz ont fini par s’estomper, la Suède a envoyé, sans attendre, le navire de sauvetage de sous-marin HSwMS Belos près des fuites détectées sa ZEE.

Affichant un déplacement de 6’000 tonnes, le HSwMS Belos est équipé d’une vaste gamme de robots sous-marins [ROV] et d’équipements océanographiques ainsi que des sonars pouvant être utilisé pour rechercher un sous-marin en détresse… ainsi que d’autres objets reposant au fond de la mer. Et, visiblement, les éléments qu’il a collectés vont dans le sens d’un sabotage.

C’est en effet ce qu’a annoncé la SÄPO [Säkerhetspolisen], le service de la sûreté de l’État de la Suède, qui a mené les investigations avec le soutien de la garde-côtière, de la police et des forces armées suédoises.

« Après une enquête sur les lieux, la SÄPO peut déclarer qu’il y a eu des détonations au niveau de Nord Stream 1 et 2 dans la zone économique suédoise, qui ont causé d’importants dommages aux gazoducs », a-t-elle indiqué, via un communiqué publié ce 6 octobre. Et d’ajouter : « Certaines saisies ont été effectuées. […] Elles vont maintenant être analysées ».

À noter que, la semaine passée, les autorités suédoises et danoises ont remis un rapport Conseil de sécurité des Nations unies ans lequel elles ont affirma que « toutes les informations disponibles » indiquaient que les explosions à l’origine des fuites étaient « la conséquence d’un acte délibéré ».

Par ailleurs, et contrairement à ce que laissaient présager ces fuites, le gazoduc NordStream 2, qui n’a jamais été mis en service, serait encore opérationnel, l’une de ses deux lignes n’ayant pas été endommagée. « Si les décisions juridiques nécessaires sont prises par les Européens concernant sa certification et la suppression des restrictions, je pense que la Russie pourrait, dans un court laps de temps, fournir du gaz via cette ligne », a même déclaré le vice-Premier ministre russe, Alexandre Novak, le 5 octobre, après une réunion de l’OPEP+ à Vienne.

Photo : HSwMS Belos

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