Pour le chef du Pentagone, la Russie est un « obstacle » à la paix en Ukraine

La Géorgie et l’Ukraine ont le point commun d’avoir des relations conflictuelles avec Moscou qui, ces dernières années, a mis son emprise sur les régions séparatistes géorgiennes d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud ainsi que sur la Crimée. En outre, la Russie est accusée de soutenir les séparatistes de la région ukrainienne du Donbass, en conflit depuis 2014.

Cette situation fait que, pour le moment, Tbilissi et Kiev se voient refuser l’adhésion à l’Otan. Et cela, malgré leurs requêtes insistantes, voire pressantes.

Cela étant, lors d’un déplacement à Washington, début octobre, le secrétaire général de l’Alliance atlantique, Jens Stoltenberg, a affirmé que « c’est seulement aux alliés, à la Géorgie et à l’Ukraine de décider quand ils seront prêts à rejoindre l’Otan, pas à la Russie ». Et d’ajouter : « Nous soutenons donc leurs efforts de modernisation et de réforme pour répondre aux normes de l’Otan. Et quand les 30 alliés estimeront que [ces deux pays] sont prêts à les rejoindre, ils les rejoindront ».

En outre, M. Stoltenberg a aussi estimé ques alliés devaient faire « plus » pour la Géorgie et l’Ukraine. « Tant qu’ils ne sont pas membres, nous devrions leur fournir plus de soutien et de formations, renforcer leurs capacités les aider à mettre en oeuvre des réformes contre la corruption ainsi qu’à bâtir leurs institutions de sécurité et de défense », a-t-il dit.

Et c’est exactement le message qu’a fait passer Lloyd Austin, le chef du Pentagone, en assurant qu’il existait une « porte ouverte » à l’Otan pour la Géorgie et l’Ukraine, deux pays qu’il vient de visiter dans le cadre d’un déplacement sur les bords de la mer Noire. Déplacement organisé pour « renforcer la coopération des pays de la région face aux activités de la Russie ».

Alors qu’il était attendu à Kiev, ce 19 octobre, M. Austin a indiqué, via Twitter, qu’il entendait « réaffirmer le soutien indefectible » des États-Unis à « l’intégrité territoriale et aux aspirations euro-atlantiques de l’Ukraine » et « exprimer notre engagement à renforcer la capacité de l’Ukraine à dissuader de nouvelles agressions russes ». La veille, il avait dit peu ou prou la même chose au sujet de la Géorgie, où il a signé un protocole d’accord visant à renforcer la coopération entre les forces américaines et géorgiennes.

Mais le chef du Pentagone est allé encore plus loin, en accusant la Russie d’être un « obstacle » à la paix dans la région de la mer Noire, et plus particulièrement dans les environs de l’Ukraine.

« Nous appelons la Russie à mettre fin à son occupation de la Crimée et à arrêter de prolonger la guerre dans l’est de l’Ukraine et ses activités déstabilisatrices en mer Noire et le long des frontières ukrainiennes », a lancé Lloyd Austin. « La Russie a commencé cette guerre et la Russie fait obstacle à sa résolution pacifique », a-t-il insisté, lors d’une rencontre avec Andriy Taran son homologue ukrainien.

Celui-ci a d’ailleurs assuré que Kiev n’a « aucun doute quant au soutien » des États-Unis, lesquels « comprennent l’importance du combat de l’Ukraine pour son indépendance et pour repousser l’agression russe ». Il faut dire que M. Austin est arrivé en Ukraine avec une partie des 60 millions de dollars d’aide militaire qui avait promise au président ukrainien, Volodymyr Zelensky, en août dernier.

Pour rappel, depuis 2014, les États-Unis ont aidé les forces ukraniennes à hauter de 2,5 milliards de dollars, dont plus de 400 millions pour le seul exercice 2021.

Quoi qu’il en soit, pour Moscou, l’adhésion de l’Ukraine à l’Otan n’est absolument pas acceptable. C’est d’ailleurs ce qu’a rappelé Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin, dans un documentaire diffusé par France 5, le 17 octobre. « C’est un scénario au-delà de la ligne rouge des intérêts nationaux de la Russie. C’est le scénario qui obligera la partie russe à prendre des mesures énergiques pour assurer sa sécurité », a-t-il prévenu.

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