Satisfait du Rafale, le nouveau chef de la force aérienne indienne veut accélérer l’achat de 114 avions de combat

Venant de prendre ses fonctions de chef d’état-major de l’Indian Air Force [IAF], l’Air Chief Marshal VR Chaudhari va être confronté aux mêmes problèmes que son prédécesseur, l’Air Chief Marshal R.K.S Bhadauri, à savoir l’intensification des activités militaires chinoises aux frontières de l’Inde… et le manque de moyens pour y faire face.

En effet, selon son contrat opérationnel, l’IAF doit disposer de 42 escadrons de chasse, afin de lui permettre d’agir simultanément sur deux fronts différents [la Chine et le Pakistan, nldr]. Or, elle est encore loin du compte, malgré l’acquisition de 36 Rafale, celle, annoncée, d’une trentaine d’appareils auprès de la Russie [dont 21 MiG-29 et 12 Su-30 MKI], la livraison prochaine de 83 HAL Tejas MK1A et le lancement du programme AMCA [Advanced Medium Combat Aircraft].

Si aucune décision n’est rapidement prise, la situation risque de s’aggraver dans les années à venir, avec le retrait de plusieurs types d’appareils, comme les MiG-21 Bison [encore en dotation au sein de quatre escadrons] et les Jaguar. À moyen terme, les MiG-29 et les Mirage 2000 devraient connaître un sort identique.

Cela étant, New Delhi a lancé une nouvelle procédure, en avril 2018, pour se procurer 114 nouveaux avions de combat devant être produits en Inde. Plusieurs industriels ont répondu à la demande d’informations [RFI] émise pour cet appel d’offres, appelé MRFA [Multi Role Fighter Aircraft ou MMRCA 2.0]. Dont Lockheed-Martin [F-21, conçu à partir du F-16], Boeing [F-15EX], Saab [Gripen], Eurofighter [Typhoon] et, bien évidemment, Dassault Aviation [Rafale]. Deux avions russes seraient également en lice, dont le MiG-35 et le Su-35.

Seulement, trois ans plus tard, le dossier n’a guère évolué et l’appel d’offres n’a toujours pas été lancé. Cependant, en octobre 2020, il fut rapporté que les autorités indiennes hésitaient à acquérir 36 Rafale supplémentaires, ce qui aurait pour conséquence une réduction du nombre d’appareils à commander dans le cadre de la procédure MRFA.

Lors d’une conférence de presse donnée à la veille de la fête de l’IAF, le 8 octobre, l’Air Chief Marshal Chaudhari n’a pas échappé à une question sur ce sujet. Et il a laissé entendre que sa priorité irait vers le programme MRFA, soulignant que les réponses à la RFI émise pour ce dernier avaient été reçues. « Maintenons, nous attendons de faire avancer l’affaire », a-t-il dit.

Évidemment, étant donné qu’une procédure concurrentielle est en cours, le chef d’état-major de l’IAF ne peut pas préciser explicitement le type d’avion qui a sa préférence. Cependant, il a donné une indication, alors qu’il était interrogé sur le Rafale.

« Nous sommes satisfaits des performances de l’avion, mais je ne voudrais pas dire s’il sera le principal favori ou non du contrat MRFA », a répondu l’Air Chief Marshal Chaudhari, dont le fils est un pilote de… Rafale.

« Pour le MRFA, la plupart des candidats disposent de la technologie de génération 4.5. L’une des caractéristiques clés que nous recherchons est la capacité d’intégrer la technologie de 5e et de 6e génération. Ce sera un modèle fabriqué en Inde », a poursuivi le chef de l’IAF. En clair, le Rafale porté au standard F4, qui préfigure ce que sera le « système de combat aérien du futur » [SCAF], fait figure de candidat idéal… ses concurrents n’ayant pas les mêmes arguments à lui opposer.

D’ailleurs, selon des sources proche du ministère indien de la Défense et citées par le journal The Print, le Rafale « serait probablement le favori » de l’appel d’offres MRFA car l’IAF « n’envisage pas d’avoir plusieurs types d’avions » afin de rationaliser le soutien et la logistique. Qui plus est, les développements propres à la version indienne du chasseur-bombardier de Dassault Aviation ont été amortis, ce qui réduira le montant des éventuelles commandes à venir.

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