Un ingénieur naval américain accusé d’avoir vendu des informations relatives aux sous-marins de type Virginia

Comment le FBI a-t-il eu vent du projet d’un ingénieur naval de vendre des secrets concernant la classe de sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] « Virginia » de l’US Navy à une puissance étrangère? La justice américaine ne le dit pas, sans doute pour ne pas trahir certains de ses modes opératoires en matière de contre-espionnage…

Ainsi, selon un communiqué du département américain de la Justice [DoJ], un ingénieur travaillant sur la propulsion nucléaire des sous-marins de la classe Virginia et sa femme ont été arrêtés par le FBI, dans le cadre d’une enquête menée conjointement avec le Naval Criminal Investigative Service [NCIS] pour avoir vendu des informations confidentielles à un individu dont ils pensaient qu’il était un « représentant d’une puissance étrangère »… Et qui était en réalité un agent de la police fédérale.

Selon le DoJ, l’affaire a commencé en avril 2020, quand cet ingénieur a envoyé un courrier contenant un « échantillon de données restreintes et des instructions pour établir une relation secrète » à un gouvernement étranger, qui n’a pas été précisé dans le communiqué.

« Je m’excuse pour cette mauvaise traduction dans votre langue. Veuillez transmettre cette lettre à votre agence de renseignement militaire. Je pense que cette information sera d’une grande valeur pour votre nation. Ce n’est pas un canular », a par ailleurs écrit l’ingénieur, sous le pseudonyme « Alice ».

Ce pli a visiblement été intercepté par le contre-espionnage américain… Car c’est un agent du FBI se faisant passer pour un représentant de la puissance étrangère en question qui a ensuite échangé des courriers électroniques chiffrés avec l’ingénieur naval.

Puis, au bout de quelques mois, un premier accord a été conclu : ce dernier s’est engagé à livrer un premier lot d’informations en échange d’un paiement, en crypto-monnaie, de plusieurs milliers de dollars.

Un accompte de 10’000 dollars lui a ainsi été envoyé en « guise de bonne foi ». Puis, avec son épouse, il a glissé une carte SD dans un sandwich, placé à un endroit convenu à l’avance. Carte qui a été récupérée par l’agent du FBI sous couverture. Un second paiement de 20’000 dollars a été nécessaire pour obtenir une clé de déchiffrement. Et c’est ainsi que le contre-espionnage a pu déterminer la nature des informations que cet ingénieur cherchait à vendre.

Par la suite, « Alice » a fait monter les enchères, exigeant un paiement de 70’000 dollars pour livrer, selon le même procédé, un second lot de données confidentielles concernant les réacteurs nucléaires des SNA de type Virginia. Et c’est donc après avoir déposé une seconde carte SD que l’ingénieur et sa femme ont été arrêtés par le FBI.

Selon le DoJ, « Alice » comptait encore transmettre 49 autres lots de données confidentielles, pour un total de 5 millions de dollars. Des informations qu’il a patiemment collectées durant plusieurs années sans attirer l’attention des services de sécurité. Quoi qu’il en soit, l’ingénieur et son épouse comparaîtront devont le tribunal fédéral de Martinsburg [Virginie occidentale] le 12 octobre.

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