Le gouvernement indien donne son feu vert à l’achat de 83 avions de combat LCA Tejas

Favoriser la base industrielle et technologique de défense [BITD] indienne afin de gagner en autonomie : tel est le mot d’ordre de la politique Atmanirbhar Bharat Abhiyaan [Initiative pour l’Inde autonome] lancée par New Dehli, l’an passé. En août dernier, le ministère indien de la Défense a publié une liste de 101 équipements militaires qui, dorénavant, ne seraient plus importés.

Cela étant, les avions de combat n’étaient pas concernés étant donné que deux appels d’offres étaient en cours, dont le MRFA [multi-role fighter aircraft] pour l’Indian Air Force [114 appareils] et le Multi Role Carrier Borne Fighters [MRCBF] pour l’Indian Navy [pour 57 chasseurs-bombardiers embarqués].

Cependant, un achat de 83 LCA Tejas, un avion de combat développé, non sans peine, par Hindustan Aeronautics Limited [HAL]… depuis 1983, était alors envisagé. Sur ce point, le général Bipin Rawat, le chef d’état-major des forces indiennes, avait affirmé que cela impliquerait l’annulation de la procédure MRFA de l’Indian Air Force, ce qui surprit les responsables de cette dernière. Au point que son chef d’état-major, l’Air Chief Marshal Bhadauria, monta au créneau.

Ainsi, avait-il fait valoir, l’IAF devait se procurer 450 nouveaux avions de combat, dont les 114 appareils du programme MRFA, 200 LCA Tejas et 100 exemplaires du futur Advanced Medium Combat Aircraft [AMCA], un chasseur-bombardier de 5e génération développé par HAL. Et les 36 Rafale précédemment faisaient le compte.

Et pour l’Air Chief Marshal Bhadauria, annuler l’acquisition des 114 avions du programme MRFA [pour lequel le Rafale est en lice] n’aurait pas eu de sens pour au moins deux raisons. La première est que l’IAF a absolument besoin de ses appareils pour respecter son contrat opérationnel. Quant à la seconde, leur acquisition doit se faire dans le cadre de la politique appelée « Make in India » et se traduire par une hausse des investissement étrangers directs [FDI]. « Je pense que, à l’avenir, cela apportera la technologie nécessaire pour soutenir le secteur de l’aviation. Je pense qu’il est important d’avoir une autre génération d’avions en termes de capacité et de technologie », avait-il expliqué.

Quoi qu’il en soit, l’option locale n’empêchant pas la poursuite du pprgramme MRFA, le gouvernement indien a annoncé, le 13 janvier, qu’il venait de donner son feu vert à l’acquisition de ces 83 LCA Tejas [dont dix en version d’entraînement], pour un montant de 6,5 milliards de dollars.

Cette commande « changera la donne pour l’autosuffisance de la défense indienne. Elle va agir comme un catalyseur pour transformer l’écosystème aérospatial nationa len un écosystème dynamique et autonom . Le LCA-Tejas sera l’épine dorsale de la flotte de chasseurs [de l’IAF] dans les années à venir », a commenté Rajnath Singh, le ministre indien de la Défense. Ce qui sera effectivement le cas puisque la force aérienne indienne compte en disposer 200 exemplaires à terme.

« Environ 500 entreprises indiennes, y compris des micros, petites et moyennes entreprises […] travailleront avec HAL dans le cadre de cet achat », a souligné le ministère indien de la Défense. Cette commande devrait générer 5.000 emplois en Inde.

Le LCA MK1A sera ravitaillable en vol et disposera de capacités améliorées, avec une radar à antenne active [AESA], une suite de guerre électronique et la possibilité d’emporter des missiles air-air longue portée [BVR]. L’une des limites est que cet appareil est conçu à 60% avec des composants importés, dont son moteur, un F404-GE-IN20. Mais l’objectif est de ramener cette proportion à 50% prochainement. Une autre porte sur les délais de livraisons : les premiers appareils de cette commande rejoindront l’IAF à partir de 2024, les autres devront avoir été livrés d’ici décembre 2028.

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