L’administration américaine autorise la vente de 400 missiles anti-navires Harpoon à Taïwan

Alors que la République populaire de Chine ne cache pas ses intentions à l’égard de Taïwan, qu’elle considère comme une province rebelle, l’un des principaux scénarii d’une possible offensive chinoise contre l’île repose sur une vaste opération amphibie, probablement doublée d’une opération aéroportée. En tout cas, l’Armée populaire de libération [APL] semble s’y préparer, ce qui ne veut pas dire qu’elle n’usera pas d’autres moyens. En effet, un blocus naval de Taïwan peut également être envisagé.

Dans un cas comme dans l’autre, les forces armées taïwanaises ont besoin de capacités pour tenir à distance l’APL. La semaine passée, l’administration américaine a ainsi autorisé la vente de 135 missiles de croisière AGM-84 SLAM ER [Standoff Land Attack Missile / Expanded Response], d’une portée de 270 km, ainsi que celle de 11 systèmes d’artillerie M142 HIMARS, pouvant tirer des roquettes GMLRS-U guidées par GPS et dotées d’une portée de 70 km ainsi que des missiles ATCMS [Army Tactical Missile System] pouvant atteindre une cible à 300 km de distance.

L’annonce de ces contrats potentiels n’ont évidemment pas manqué de faire réagir la Chine, qui a promis d’y répondre. Ce qui s’est traduit par l’annonce de sanctions à l’endroit de la division « défense » de Boeing, de Lockheed-Martin et de Raytheon.

Pour autant, et alors que, par rapport à son prédécesseur à la Maison Blanche, le président Trump a adopté une attitude beaucoup plus favorable à l’égard de Taïwan, allant jusqu’à laisser entendre qu’il remettait en question le principe de « Chine unique » [une « ligne rouge » pour Pékin], la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], l’agence chargée des exportations de matériels militaires américains, a fait savoir, le 26 octobre, qu’elle autorisait la vente à Taipei de 400 missiles antinavires RGM-84L-4 Harpoon Block II de 100 systèmes de défense côtière Harpoon [HCDS] pour un montant pouvant atteindre 2,37 milliards de dollars.

Le RGM-84-L Harpoon peut être lancé soit depuis une plateforme fixe, soit depuis un camion. Leur mobilité ne pourra que compliquer la tâche de l’APL… D’une portée maximale de 125 km [le détroit de Taïwan fait 160 km de largeur, ndlr], ce missile à guidage radar actif est doté d’un récepteur GPS et d’un système de vol avancé. Il est possible de le rediriger en plein vol.

« Cette vente proposée améliorera la capacité du bénéficiaire à faire face aux menaces actuelles et futures en fournissant une solution flexible pour augmenter les défenses de surface et aériennes existantes. Le destinataire pourra utiliser un système hautement fiable et efficace pour contrer ou dissuader les agressions maritimes, les blocus côtiers et les assauts amphibies. Cette capacité s’intégrera facilement à l’infrastructure de la force existante. Le destinataire n’aura aucune difficulté à intégrer ces systèmes dans ses forces armées », a fait valoir la DSCA.

Outre les missiles AGM-84 SLAM ER et RGM-84-L Harpoon ainsi que les systèmes HIMARS, plusieurs autres ventes importantes ont été annoncées durant le mandat de M. Trump, dont celles de 66 avions de combat F-16 Viper, 250 missiles sol-air Stinger et 108 chars M1A2 Abrams.

Photo : Boeing

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