Otan : La Turquie a levé son veto sur le nouveau plan de défense de la Pologne et des pays baltes

En decembre 2019, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, n’en démordait pas : si les membres de l’Otan ne soutenaient pas davantage la Turquie face aux organisations terroristes comme le Parti des travailleurs du Kurdistan [PKK] et de son homologue syrien, le PYD, alors il s’opposerait aux nouveaux plans élaborés par l’Otan pour améliorer la défense de la Pologne et des trois pays baltes [Estonie, Lettonie et Lituanie], qui s’estiment menacés par la Russie.

À l’époque, la Turquie venait de lancer une offensive contre les YPG, les milices kurdes syriennes affiliées au PYD et soutenues par la coalition anti-jihadiste dirigées par les États-Unis. Cette opération, lancée sans concertation et susceptible de ruiner les efforts consentis pour éliminer la menace incarnée par l’État islamique [EI ou Daesh], fut à l’origine du mot du président Macron au sujet de la « mort cérébrale de l’Otan ».

Or, si le PKK est effectivement reconnu comme étant une organisation terroriste par l’Union européenne et les États-Unis, ce n’est pas le cas du PYD. D’où la pression mise par la Turquie pour que cela soit le cas.

Lors du sommet de l’Otan, organisé à Londres, la Turquie avait donné le sentiment d’avoir levé son veto. En effet, le président Erdogan avait signé la déclaration finale tandis que le secrétaire général de l’organisation, Jens Stoltenberg, assurait que les objections turques avaient été levées.

Seulement, deux jours plus tard, le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, remit les pendules à l’heure. « Le plan de défense des pays baltes et de la Pologne ne sera pas entériné si celui de la Turquie, qui comprend la reconnaissance des YPG en tant qu’organisation terroriste, ne l’est pas lui aussi « , affirma-t-il, alors qu’il était de passage à Rome. « Les deux plans sont au même niveau […] et, s’ils sont publiés, ce sera ensemble. Mais, s’il y a un problème, ils seront tous les deux bloqués », avait-il insisté.

Un peu plus de six mois plus, Ankara a revu sa position, sans pour autant avoir obtenu, du moins a priori, la reconnaissance des YPG en tant qu’entité terroriste. En effet, selon l’AFP, qui cité des diplomates, l’Otan a finalement pu donner son feu vert au nouveau plan de défense intéressant la Pologne et les pays baltes. Et cela, grâce à un « compromis » trouvé avec la Turquie.

« Le problème a été réglé et les plans sont approuvés », a en effet affirmé Linas Linkevicius, le ministre lituanien des Affaires étrangères, lequel s’est aussi félicité de l’approche « constructive » de la Turquie. Quelle concession a été faite pour débloquer la situation? Mystère.

Pour rappel, le plan de défense en question est en réalité une mise à jour de celui qui avait été élaboré en 2010. Depuis l’affaire de la Crimée et avec le conflit dans le sud-est de l’Ukraine, les pays baltes et la Pologne réclamaient un reforcement de la défense aérienne et la possibilité de déployer plus rapidement des forces de l’Otan en cas de crise.

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