La DGA va expérimenter le système BANG, une innovation visant à protéger l’audition des fantassins
L’audition des militaires est souvent mise à mal par l’environnement dans lequel ils évoluent ainsi que par leurs activités. Le bruit que fait un tir de fusil d’assaut peut atteindre les 160 décibels, soit autant qu’un avion à réaction au décollage.
Ce qui fait donc que les militaires sont particulièrement exposés au risque de perte d’acuité auditive soudaine [SSNHL], laquelle s’accompagne souvent de vertiges et d’acouphènes. Et il arrive que, à force, ils soient atteints de troubles de l’audition pouvant être, dans certains cas, irrémédiables.
Le Service de santé des Arméex [SSA] est bien évidemment en première ligne pour dépister et soigner ces troubles de l’audition. Et l’Institut de Recherche Biomédicale des Armées [IRBA] est impliqué dans des études pour tenter de trouver des traitements à certaines lésions auditives.
Mais, comme dit l’adage, il vaut mieux prévenir que guérir. D’où l’intérêt de BANG [Bouchon Auriculaire de Nouvelle Génération], une innovation proposée par l’entreprise Cotral Lab, spécialiste de la protection auditive, et l’Institut franco-allemand de recherche de Saint-Louis [ISL], avec le soutien de la Direction générale de l’armement [DGA], puis celui de l’Agence de l’innovation de Défense [AID], dans le cadre du projet RAPID [Régime d’APpui à l’Innovation Duale] BIONEAR.
Concrètement, BANG est un bouchon auriculaire capable de protéger l’audition de son utilisateur uniquement quand cela s’avère nécessaire [on parle alors d’atténuation adaptative]. Ce qui fait qu’il peut rester à l’écoute de son environnement, avance l’AID, qui souligne que, chaque année, environ 1.000 traumatismes sonores aigus sont constatés » au sein des forces françaises. En clair, cette protection s’adapte automatiquement au niveau de bruit.
Ce bouchon auriculaire « intelligent » repose sur une technologie qui « capture la voix par vibrations acoustiques ». Ainsi, explique l’AID, « l’utilisateur peut communiquer à distance tout en étant dans un milieu bruyant », sa voix étant « capturée à l’intérieur de l’oreille » et le bruit extérieur étant « éliminé ». Il est prévu que BANG puisse collecter des données dosimétriques afin de mesurer l’exposition aux bruits. Et cela afin de « pouvoir suivre chaque utilisateur [mesure des niveaux de bruit à l’intérieur et à l’extérieur de l’oreille], ce qui permettra par la suite « d’offrir une protection auditive confortable, efficace, légère et robuste respectant les normes et la législation. »
De son côté, Cotral Lab précise que l’oreillette, imprimée en 3D, épouse « la forme du conduit auditif  » et assure ainsi un « parfaite atténuation contre les bruits impulsionnels et continu ». En outre, elle est « facile à enfiler, reste stable et confortable pour un port de longue durée. » Enfin, ce système est compatible avec les moyens de communications actuellement en service. « Pour la communication radio, la voix est prise directement par le microphone situé à l’intérieur de l’oreille. Elle est ainsi protégée des bruits ambiants », ajoute l’entreprise.
Deux versions de cette protection auditive de nouvelle génération ont été mises au point pour les personnels militaires : la V1 et la V2. La première, destinée aux fantassins, fera l’objet d’une expérimentation par la DGA d’ici la fin de cette année. Appelée « BIONEAR » pour son application civile, elle sera commercialisée vers la fin 2021 pour les salariés qui travaillent dans des environnements industriels « contraints » [BTP, industrie lourde, énergie, etc].
Photo : Cotral Lab / ISL
C’est une bonne idée. A voir l’autonomie du dispositif et surtout son prix!
J’ai beaucoup de mal à croire que chaque fantassin ait son propre dispositif, ajusté à son conduit auditif.
Si un tir de fusil d’assaut correspond à 160db alors à quoi correspond un tir d’obus de 90 (canon d’un EBR) tiré sur le pas de tir de Mailly le Camp sans casque, la tête sortie de la tourelle avec interdiction de se boucher les oreilles sur ordre du lieutenant ( un vrai con) pour nous habitués et nous endurcir ! Du coup, acouphènes permanent jusqu’a aujourd’hui, un exemple parfait de commandement à l’encienne et totalement inefficace et contreproductif.
Le BANG…
J’attends le PLOUF (patrouilleur léger océanique Uni-fonction);
Le VROUM (véhicule routier operant uniquement en montagne);
Le CLAFOUTIS (char léger de l’avant figurant optionellement un tank inter services);
Et cetera ;p
Ces rétro acronymes sont parfois plus que capilotracté, la palme revenant à mon avis à SCORPION (synergie du contact renforcé et je ne me rappelle plus de la fin). Pour le coup, BANG n’est pas si mal. Concernant le système en lui même, c’est une bonne chose. tout si qui va dans le sens de la protection du militair, est une bonne chose.
Excellent moyen mnémotechnique avant de partir en mission: le minimum nécessaire dans le paquetage (keep it simple, stupid) et les bouchons d’oreille ca donne: « kiss kiss bang bang » !
Joli !
L’audition des militaires est souvent mise à mal par l’environnement dans lequel ils évoluent ainsi que par leurs activités. Le bruit que fait un tir de fusil d’assaut peut atteindre les 160 décibels, soit autant qu’un avion à réaction au décollage.
Ce qui fait donc que les militaires sont particulièrement exposés au risque de perte d’acuité auditive soudaine [SSNHL], et il arrive que, à force, ils soient atteints de troubles de l’audition pouvant être, dans certains cas, irrémédiables. »
Ben oui, j’en connais un ! Quand mes enfants étaient encore à la maison, ils me surnommaient Tryphon Tournesol!!!!
Et bé, marseillais !!!!!!
Un 2K au décollage, à 20 m du réacteur, n’excède pas 120 / 130 db.
160, c’était à peu près le niveau d’une Caravelle, au dessus, c’est celui d’une fusée au décollage si vous êtes dans un rayon de 3 km.
Au delà de 190 db, même pondéré, cela relève du mur du son !!
Avec les écouteurs, les jeunes ont des problèmes de vieux :
https://www.francebleu.fr/infos/societe/journee-de-l-audition-les-jeunes-sont-en-train-de-se-flinguer-1552559493
https://www.journaldemontreal.com/2019/05/30/un-jeune-sur-deux-a-des-problemes-dacouphenes
Avec les armes légères, les précautions sont prises mais les anciens ont tous des histoires avec des calibres plus gros (et la non prise en compte du problème parce que « c’est le boulot ») :
https://youtu.be/GwZnbUeeBlo
Le chef du service ORL du Val de Grâce m’avait expliqué que contrairement à ce qui est le plus souvent affirmé, ce ne sont pas les artilleurs les plus sourds mais les fantassins car l’arme légère d’infanterie claque sèchement est très destructrice pour les cellules auditives.
@PdP,
« Avec les armes légères, les précautions sont prises mais les anciens ont tous des histoires avec des calibres plus gros (et la non prise en compte du problème parce que « c’est le boulot ») »
Contrairement à ce que l’on pourrait croire ce ne sont pas les plus gros calibres qui occasionnent le plus de dégâts auditifs. C’est une question de fréquence et c’est le 5,56 qui est le plus destructeur surtout avec la chambre de tir du Famas juste sous l’oreille.
Je peux vous assurer que mon oreille droite est beaucoup plus ‘abîmée’ que mon oreille gauche et pourtant j’ai fait mumuse avec du Mo 120, du Milan, du Lrac et du Canon 20 sans parler bien sûr de toutes les autres APC en dotation.
@ Dompal
Le coup de faire tirer des soldats sans protection auditive serait perçu comme une connerie contrairement à il y a quelques années où c’était perçu comme viril (pour habituer l’oreille soit-disant).
Le projet BANG a quelques années comme d’autres :
http://www.industrie-mag.com/article17311.html
« Question de fréquence » ?… Pas exactement, c’est surtout le caractère impulsionnel de la détonation qui est nocif pour l’oreille ( qui possède un système de protection pris alors en défaut ) ; le départ d’un obus de 155 donne un bruit de détonation plus dans le grave, mais surtout plus rond, avec un pic de surpression initial moins marqué que celui d’un tir de Famas.
En revanche, ce qui est commun à toutes les oreilles traumatisées, ce sont les acouphènes aigus, et la perte auditive toujours prédominante dans les fréquences aiguës.
L’idéal pour la protection du combattant serait la réduction du bruit à la source… mais comme dans l’industrie, on pourrait dire « vaste programme ! ».
@ Dunning Kruger,
Si t’en connais plus que les toubibs mili des HIA, n’hésite pas à passer de l’autre côté de la barrière pour les remettre à niveau ! 😉 🙂 :-)…….ils t’en seront éternellement reconnaissants !!! 🙂 🙂 🙂
Bravo. J’espère que cela sera vite disponible !
Msa, 3m, peltor, Pour les plus connus, font déjà des systèmes performants à prix compétitifs.
Maintenant soutenir une start up Française qui va coûter un bras…
Oui et les autres font tellement bien que 3M essaie de se procurer coûte que coûte le brevet lié à BANG…
@pascalwr. Tout à fait chez Peltor aéro 3m le LEP 200 est efficace… bon il coute presque 500 eu.. mais le Bang ? A moins de le fabriquer en Chine…
On a tendance à chercher ailleurs ce qu on a déjà …
Suite au souffle de l’explosion d’un grenade trop proche, je peux dire qu’un traumatisme sonore c’est volent, et qu’après ça vous marchez pas droit pendant un bon moment, entre autres choses. C’est très sérieux et sacrement handicapant.
Dans ce cas il est probable que l’oreille ait subi un blast en plus du traumatisme sonore !… Les deux se conjuguant fréquemment dans une explosion rapprochée.
Du polystyrène dans les oreilles: 0,1 centimes… > <
SSNH – SSA – IRBA – ISL – DGA – AID – RAPID – BIONEAR – BTP
9 acronymes pour nous dire qu’on va avoir des bouchons anti bruit moulés à nos oreilles.
Pour info, de tels bouchons moulés à nos oreilles, avec « détendeurs » de bruit, nous sommes des centaines à en avoir, des modèles Interson de la Société Protac.
Et vos bouchons vous permettent de communiquer et recevoir les infos de manière claire?
Et sûrement !!!
Sinon, où serait l’intérêt !
Connecté en réseau interne limité à 12 personnes (11 plus vous – système crypté) ou réseau externe – même principe qu’un téléphone cellulaire donc illimité en nombre de contacts – mais sans sécurité.
Et petit plus, un système appelé bruissement, ce qui fait que quand on vous parle normalement dans votre micro – oreillette, vous, vous l’entendez comme un murmure (comme quand un enfant vous parle à l’oreille pour vous confier un secret) , ce qui fait que si quelqu’un à coté de vous colle son oreille contre la votre, il n’entend rien, ne sait même pas qu’on communique avec vous.
Et le système mis en oeuvre se met automatiquement en Off veille dès que le silence radio excède 2 mn et se réactive dès que vous ou les autres communiquent, ce qui fait que même en fonction « liaison permanente », les 3 piles durent plus d’une semaine. Et ce sont des piles plates qu’on trouve dans les jeux d’enfants, je viens de vérifier, des 2032.
Vital. Mais cela pose encore le problème des piles sur le champ de bataille…
Ce qui serait bon c’est de faire une enquête sérieuse sur les pertes d’audition des anciens militaires. Le ministère se doit de le faire.
La prévention d’accord mais instaurer un suivi auditive des anciens c’est un devoir.
Encore un projet qui va, comme le felin, se rajouter à un ensemble de systèmes incompatibles les uns avec les autres… Et toujours plus de batteries…
Comment va t’on mettre la radio, le casque équipé du véhicule, la sangle du fusil, le frag… Toujours plus de sous-systèmes…
Voilà donc le fantassin 2.0 sourd, aveugle avec ses lunettes optroniques et muet avec sa radio cryptée extranet
@ Luc
– Vous êtes dans l’artillerie?
– Comment?
– JE DISAIS VOUS ÊTES DANS L’ARTILLERIE?
Il n’est que temps de faire un peu de prévention sur ce sujet .pour ce qui me concerne plusieurs traumatismes auditifs dès ma PMS ,certaines positions de tir étant plus dangereuses que les autres , et le tir de grenades au mas 4956 ,puis dans les blindés ont fait que je dois porter un appareil dans chaque oreille.