Le retrait des Alphajet utilisés pour la transition opérationnelle des jeunes pilotes de chasse se précise

Lors des auditions parlementaires de l’automne dernier, le général Philippe Lavigne, le chef d’état-major de l’armée de l’Air [CEMAA], avait évoqué MENTOR, un nouveau projet qui, après la mise en place de la Formation modernisée et entraînement différencié des équipages de chasse [FOMEDEC], vise à réduire d’un an de plus le temps nécessaire pour former un pilote de chasse.

Déjà, la mise en service de 17 turbo-propulseurs Pilatus PC-21 et de simulateurs de vol, dans le cadre du projet FOMEDEC, a permis de fusionner deux phases : celle sur avion d’entraînement TB-30 Epsilon à Cognac et celle sur « réacteur », avec les Alphajet, à l’École de l’Aviation de Chasse [EAC] de Tours. Et cela afin de réduire de 6 mois la formation des futurs pilotes et de réaliser une centaine de millions d’euros d’économies par an.

S’agissant du projet MENTOR, le député Jean-Jacques Ferrara, rapporteur pour avis sur les crédits de l’armée de l’Air, a expliqué qu’il consisterait à supprimer la phase 4, c’est à dire la transition opérationnelle des jeunes pilotes qui se fait actuellement avec des Alphajet, à Cazaux, et la remplacer par une phase complémentaire à Cognac. Ce qui supposerait la mise en oeuvre de 8 PC-21 supplémentaires et l’acquisition d’un autre simulateur complet.

Visiblement, ce projet est en train de concrétiser étant donné que la Direction générale de l’armement [DGA] vient de faire publier un avis de marché pour des « prestations de mise à disposition et de soutien d’aéronefs PC 21, de leurs matériels d’environnement, travaux d’infrastructure et prestations associés, pour la formation des pilotes de chasse en phase de transition opérationnelle. »

« Dans le cadre de la refonte de la formation des pilotes de chasse de l’armée de l’Air, le présent marché contribuera à la phase de transition opérationnelle [|phase 4 de la formation, actuellement sur Alphajet]. Le titulaire mettra à disposition au titre du présent marché : avions PC-21, leurs systèmes d’environnement [systèmes de préparation et de restitution de mission] et certains matériels spécifiques. Il mettra en oeuvre l’ensemble de ces moyens », précise l’avis de la DGA.

Le nombre de PC-21 Pilatus supplémentaires pour cette refonte du cursus des futurs pilotes de chasse ne figure pas dans le document. Si ce n’est qu’il y est question d’une « activité annuelle prévisible de 5.000 heures de vol » et que la flotte des appareils concernés devra être « dimensionnée en conséquence ». Le marché prévoit par ailleurs un volume maximal de 3.000 heures de vol supplémentaires.

S’il est moins puissant que l’Alphajet avec sa vitesse maximale de 370 nœuds, le PC-21 est plus économique [l’heure de vol coûte 1.500 euros] tout en offrant l’avantage de disposer d’une avionique permettant aux aspirants pilotes de se familiariser très tôt avec l’environnement des avions de combat modernes comme le Rafale. D’autant plus que cet appareil peut simuler le comportement d’un réacteur grâce à un calcul électronique qui « gomme » les effets de son hélice. En outre, il est très maniable [-4G/+8G]. S’agissant de la transition opérationnelle, il dispose de quatre points d’emport pour de l’armement air-sol.

Outre le gain de temps, le projet MENTOR vise aussi à faire des économies, le coût de formation d’un pilote de chasse devant passer de 700.000 à 400.000 euros.

Photo : Pilatus

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