Le retrait des Alphajet utilisés pour la transition opérationnelle des jeunes pilotes de chasse se précise
Lors des auditions parlementaires de l’automne dernier, le général Philippe Lavigne, le chef d’état-major de l’armée de l’Air [CEMAA], avait évoqué MENTOR, un nouveau projet qui, après la mise en place de la Formation modernisée et entraînement différencié des équipages de chasse [FOMEDEC], vise à réduire d’un an de plus le temps nécessaire pour former un pilote de chasse.
Déjà, la mise en service de 17 turbo-propulseurs Pilatus PC-21 et de simulateurs de vol, dans le cadre du projet FOMEDEC, a permis de fusionner deux phases : celle sur avion d’entraînement TB-30 Epsilon à Cognac et celle sur « réacteur », avec les Alphajet, à l’École de l’Aviation de Chasse [EAC] de Tours. Et cela afin de réduire de 6 mois la formation des futurs pilotes et de réaliser une centaine de millions d’euros d’économies par an.
S’agissant du projet MENTOR, le député Jean-Jacques Ferrara, rapporteur pour avis sur les crédits de l’armée de l’Air, a expliqué qu’il consisterait à supprimer la phase 4, c’est à dire la transition opérationnelle des jeunes pilotes qui se fait actuellement avec des Alphajet, à Cazaux, et la remplacer par une phase complémentaire à Cognac. Ce qui supposerait la mise en oeuvre de 8 PC-21 supplémentaires et l’acquisition d’un autre simulateur complet.
Visiblement, ce projet est en train de concrétiser étant donné que la Direction générale de l’armement [DGA] vient de faire publier un avis de marché pour des « prestations de mise à disposition et de soutien d’aéronefs PC 21, de leurs matériels d’environnement, travaux d’infrastructure et prestations associés, pour la formation des pilotes de chasse en phase de transition opérationnelle. »
« Dans le cadre de la refonte de la formation des pilotes de chasse de l’armée de l’Air, le présent marché contribuera à la phase de transition opérationnelle [|phase 4 de la formation, actuellement sur Alphajet]. Le titulaire mettra à disposition au titre du présent marché : avions PC-21, leurs systèmes d’environnement [systèmes de préparation et de restitution de mission] et certains matériels spécifiques. Il mettra en oeuvre l’ensemble de ces moyens », précise l’avis de la DGA.
Le nombre de PC-21 Pilatus supplémentaires pour cette refonte du cursus des futurs pilotes de chasse ne figure pas dans le document. Si ce n’est qu’il y est question d’une « activité annuelle prévisible de 5.000 heures de vol » et que la flotte des appareils concernés devra être « dimensionnée en conséquence ». Le marché prévoit par ailleurs un volume maximal de 3.000 heures de vol supplémentaires.
S’il est moins puissant que l’Alphajet avec sa vitesse maximale de 370 nœuds, le PC-21 est plus économique [l’heure de vol coûte 1.500 euros] tout en offrant l’avantage de disposer d’une avionique permettant aux aspirants pilotes de se familiariser très tôt avec l’environnement des avions de combat modernes comme le Rafale. D’autant plus que cet appareil peut simuler le comportement d’un réacteur grâce à un calcul électronique qui « gomme » les effets de son hélice. En outre, il est très maniable [-4G/+8G]. S’agissant de la transition opérationnelle, il dispose de quatre points d’emport pour de l’armement air-sol.
Outre le gain de temps, le projet MENTOR vise aussi à faire des économies, le coût de formation d’un pilote de chasse devant passer de 700.000 à 400.000 euros.
Photo : Pilatus
Gros débat en vue entre les tenants d’avions d’entrainement à turbopropulseur et ceux qui préfèrent les jets d’entrainement ;p
On va encore lire et écrire 50 fois les mêmes choses que lors des derniers articles sur le sujet. On est plus redondant que nos armées
J’ aimerais bien entendre l’avis d’un instructeur, car il ne s’agit pas seulement de former avec un avion a hélice mais aussi de réduire le volume d’heure, et la durée.
C’est comment en Suisse, les pilotes passent directement du PC21 au F18. On a un retour d’expérience? Ça n’a pas l’air d’être un inconvénient apparemment.
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Il n’y a que les marins qui vont faire une transition sur jet aux USA forcément….
La Suisse n’est pas seule dans ce cas.
L’Australie, bien qu’elle ait encore des BAe Hawk ne les utilise plus que pour la transition vers le F-18. Par contre, les pilotes destinés au F-35 sont formés exclusivement sur PC-21.
Les Espagnols vont probablement transitionner sur 100% PC-21.
Et concernant les retours d’expérience, il y a un au moins un pilote français ayant fait la transition.
https://www.youtube.com/watch?v=PLGE30JOyQg
https://www.defense.gouv.fr/air/actus-air/premier-pilote-de-chasse-francais-forme-en-suisse
Par rapport à votre remarque concernant la Suisse, c’est justement ce que je répète à qui veut le lire lire 😉
Quelqu’un peut-il m’expliquer pourquoi l’armée dépense autant pour les championnats du monde de voltige. On n’a jamais eu en 30 ans autant d’heures d’entraînement au-dessus de la tête. N’y a-t-il plus prioritaire que ça ?
@Sigoclo : Figurez-vous que la Fédération Française de Ski fait l’impasse sur le saut en longueur. Elle n’octroie aucun argent (ou presque rien) pour entraîner ce qui devrait être ses champions du saut, afin d’avoir plus d’argent pour l’entraînement des champions des autres catégories.
C’est d’une tristesse… Ça montre le pays en voie de sous-développement. D’un autre côté, c’est vrai et il n’y a pas à le cacher.
Suis-je le seul à penser qu’une formation uniquement sur PC-21 au lieu de prendre un M-346 en complément est une erreur que les pilotes qui ne volent déjà pas assez en entrainement pourraient payer de leur vie???
Sans parler de l’erreur de n’avoir pas crée un successeur à l’AlphaJet dans les temps, d’un point de vue erreur commercial….
Le seul je ne sais pas, mais je ne suis pas du tout convaincu que le choix du PC-21 à la place d’un jet engendre les conséquences que vous mentionnez.
Comme expliqué plus bas par un autre visiteur du site, le pilotage pur n’est pas le plus compliqué surtout que le PC-21 n’est pas si mauvais en vitesse et maniabilité. La gestion des systèmes, de la mission et de l’armement a pris le pas sur le pilotage depuis longtemps.
À chaque fois les m^mes questions et à chaque fois les mêmes réponses.
Les Suisses ont innové en mettant ce cursus en place, cursus qui semble séduire des forces aériennes de premier plan, comme celles de l’Australie ou de la France. Suivront peut-être l’Espagne, qui vient d’acquérir l’appareil, et la Suède (qui sera peut-être échaudée d’avoir été éconduite 2 fois de l’appel d’offre suisse visant à renouveler la flotte d’avion de combat. En outre, il soutiendront peut-être leur propre industriel en achetant le Boeing T-7 Red Hawk).
Est-ce que les Suisses ont pour réputation d’être des mauvais pilotes? Est-ce que leur formation est mal vue à l’étranger? Y a-t-il plus d’accidents en Suisse qu’ailleurs? La réponse à ces questions vous donne la réponse à la votre.
La meilleure solution M 345 (et non le M346) voir:
https://www.leonardocompany.com/en/products/m-345?f=/all-products
Quelqu’un pourrait-il expliquer l’effet des hélices ? Et comment on peut le gommer ? Merci beaucoup !
Pour faire très simple, une hélice ne tract pas droit (la pale montante et la descendante n’ont pas la même force), le souffle hélicoïdal envoi plus d’air sur une aile que l’autre, et ce souffle vient frapper l’empennage vertical. L’orque l’on met plein gaz (comme au décollage), il faut corriger au palonnier.
Pour gommer, le moteur est légèrement désaxé sur tous les avions monomoteur à hélice, est sinon le PC-21 corrige electroniquement ces défauts.
Des experts expliqueront sans doute mieux que moi.
Avec mes excuses pour toutes les fautes de frappe et d’orthographe!
Merci Lejys, JP et Joe, mais je pense qu’il s’agit de plus que la phase de décollage ; quand on nous dit que
» Cet appareil peut simuler le comportement d’un réacteur grâce à un calcul électronique qui « gomme » les effets de son hélic », je m’attends à ce que les sensations éprouvées lors du pilotages soient les mêmes ou presque, que lors du pilotage d’un jet. Or le réactions à la commande de gaz en vol ne sont pas du tout identiques, le réacteur ayant une inertie bien moindre que le turbopropulseur.
Qui dit mieux ? Merci d’avance !
D’après ce que j’en avais compris, et très grossièrement, l’hélice provoquerait un décalage de l’entier de l’avion par rapport à sa course, pour des raisons que je ne saurais expliquer. Il faut donc effectuer des corrections en permanence, ce que le système de vol du PC-21 fait, et apparemment pas tous ses concurrents. Je ne dis pas cela pour faire la propagande du PC-21, mais j’imagine que si cet aspect est souligné, alors c’est qu’il doit être particulier à cet appareil.
Une hélice provoque un effet de couple qui au roulage/décollage fait dévier l’avion sur un côté et sur un avion très puissant peut en vol induire un tonneau.
Pour la suite de ta question, je n’est pas de certitude, j’imagine que pour gommer cet effet il faut adapter l’angle de chaque pales de l’hélice en permanence…
La grosse différence est le temps de réponse aux gaz entre l’hélice et le réacteur je pense que c’est en cela que la simulation opère plutôt qu’en contrant le couple
Je pense que le pb de souffle hélicoïdal est résolu « mécaniquement » comme sur tous les monoprop par la géométrie de la dérive. La différence d’un turboprop à hélice vs un jet c’est que le turbo du turbo prop a une plage de fonctionnement réduite et la puissance disponible est un mix de la vitesse de rotation du « turbo » et du pas d’hélice « prop ». Il ya donc deux commandes à mixer pour obtenir la plage totale de puissance du tuboprop. Il me semble que pilatus a créé une sorte de FADEC qui mixe les deux commandes sur une seule « poignée de gaz » pour se rapprocher du comportement d’un réacteur de jet. D’autre part l’hélice a un effet de frein aérodynamique que les jets n’ont bien évidemment pas ce qui induit des différences de comportement dynamiques assez importantes et ça je ne sais pas si c’est compensé en revanche…
Question : sur quel appareil volera la Patrouille de France ?
– sur PC-21 Pilatus ? (ça va avoir de la gueule)
– tjrs sur AlphaJet
– sur Rafale
– autre
Avec les piéces de rechange, les Alphajet sont bon pour encore au moins 10 ou 15 ans 🙂 Je pense que l’on fera comme pour la patrouille espagnole qui conservera ses jets.
Serait-il pertinent d’utiliser ce type d’avion au Sahel ? je crains que l’utilisation depuis maintenant de nombreuses années de Mirage entraîne prochainement un remplacement « précoce » …
même réflexion pour les alphajets
Le PC-21 lui-même non, notamment à cause des critères d’exportation suisses, mais des Embraer A-29 Super Tucano, ou Beechcraft T-6 Texan II, ou avion équivalent oui. D’ailleurs, c’est ce qu’a essayé de faire l’US Air Force, avant qu’une opposition plus idéologique et financière que technique ne fasse capoter le projet. Ce seront finalement les forces spéciales américaines qui le feront avec 75 appareils.
J’avais posé la question sur ce site il y a quelques mois,voici les principales raisons qui font que la France n’envisage pas un tel déploiement :
– le but est de faire des économies (avion moins cher et heure de vol aussi moins cher), mais cela implique de déployer une nouvelle logistique complète en OPEX pour l’entretien de ces avions,donc gros sur coût au final.
– Avion pas assez rapide, et avec rayon d’action trop court : il faut couvrir une zone grande comme l’Europe, et parfois répondre à des demandes de soutien urgentes.
– flotte inutile en cas de conflit de haute intensité : en cas de guerre contre la Russie, le taux de survie d’un Super Tucano sera proche de 0.
– on revient sur la vitesse de l’appareil : comme subsonique, ils sont beaucoup plus exposé à une défense anti aérienne sommaire : mitrailleuse lourde, canon AA, MANPAD…
Voila en gros les arguments qu’on m’avait donné il y a quelques mois, et qui me semble pertinent.
Je ne suis pas spécialiste, mais il me semble que Pilatus est totalement opposé à une utilisation en combat de ses avions. Ils ont des points d’emport pour l’entraînement au tir, mais c’est tout.
Vous n’y connaissez rien effectivement…
D’après vous, en matière de vol, quelle est la partie la plus compliquée pour un élève pilote?
La voltige, le vol en formation, gérer tous les systèmes d’armes en pilotant, les G…
Et à ce niveau, le PC-21 n’a rien à envier à aucun appareil, et il est plus avancé que le M-346 sur certains points, en termes de G, le PC-21 est proche du Rafale.
D’ailleurs si la France se pose cette question, alors que l’armée de l’air est la clé de la sécurité de la France avec l’emport de l’arme nucléaire, c’est que les généraux, les instructeurs pensent que c’est une excellente plateforme pour la formation.
De plus la France a malgré tout une réputation excellente qualitativement pour ses pilotes de chasse. Croyez vous que la France est prête à réduire ses compétences?
Et les économies à l’heure de vol, et la très haute disponibilité des PC-21 permet plus d’entraînement par pilote, plus d’heures de vol qui sont critiques dans l’apprentissage et le maintien de compétences.
…
Le fait d’avoir un jet à la place d’un turboprop n’apporte pas grand chose…
La vitesse à la limite? Le facteur de charge / l’accélération longitudinale ne sont rien comparés au facteur de charge de 8g… Alors oui, la transition sur Rafale se fera peut-être en 10h au lieu de 7h parce qu’il y aura quelques entraînements additionnels sur le comportement d’un jet.
Mais il y en aura bcp moins pour la gestion des systèmes d’armes, le combat en réseau, etc,,,,
« Croyez vous que la France est prête à réduire ses compétences? » Pour l’AdA , vous seriez étonné….
Moddus :
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« …me semble que Pilatus est totalement opposé à une utilisation en combat de… »
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Le Droit dans sa globalité est évolutif, et les règles de droit peuvent être contournée, créant dés lors une jurisprudence.
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Cela est valable aussi pour le droit international.
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Si un pays devait engagé des pilatus au combat, les juristes de ce pays utiliseraient une faille juridique offrant dés lors cette possibilité. Et les autorités helvétiques ne pourraient s’y opposer dans l’immédiateté de l’action.
@Lechavenois : je suis parfaitement d’accord avec vous. Dans les faits, pas grand chose peut s’opposer à la volonté d’un état de militariser ses Pilatus. Éventuellement, Pilatus peut en retour simplement refuser de livrer des pièces détachés, mais même pas sur que ce soit efficace.
les pilatus ne sont pas achetés, mais loués.
Non. Depuis les la fin des années 1990, Pilatus ne prodigue plus aucun soutien aux états qui auraient « pimpés » leurs avions.
En outre, le Pilatus PC-21 serait bien complexe à modifier, parce que le simulateur est totalement intégré au logiciel de bord. Vous voudriez tirer de vrais projectiles qu’il vous faudrait tout reprogrammer, ce qui n’est pas donné.
Et puis il ne dispose pas de très nombreux points d’emport. Seulement 2-3 pour des réservoirs, ce qui fait peu.
Enfin, la cellule n’est pas blindée.
En gros, ce serait très cher payé pour un appareil pas conçu pour ça, alors que d’autres, comme le Super Tucano, sont plus spécialisés et coûtent peut-être moins cher.
Il faudrait être stupide pour acheter des PC-21 pour faire de l’attaque au sol aujourd’hui. D’ailleurs personne ne s’y trompe, vu que l’on a plus entendu d’affaire de ce genre depuis un moment et que la plupart des nations achètent aujourd’hui Super Tucano.
Les suisses sont toujours très faux culs. Le T6 Texan 2 est un Pilatus PC9 militarisé par Beech….
Ça serait un bon achat pour nos OPEX….
Au Sahel, au Levant, il faut des avions ravitaillables
Il va y avoir du monde pour les récupérer nos AlphaJet.
c’est un excellent avion « agresseur » pour entrainer les pilotes au combat.
EchoDelta !
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« …va y avoir du monde pour les récupérer nos AlphaJet…. »
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Ces avions ont déjà de la bouteille. Cela ne risque pas d’être coûteux en mco pour les nouveaux acquéreurs ?
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( Je sais que Mr Ouatarra, président de la Cote d’Ivoire, en avait demandé à Mr François Hollande. Il n’y avait pas eu de suite. )
il faut déjà laisser les alphajet belgés s’écouler afin de ne pas saturer le marché…
A force de faire des économies partout, les jeunes pilotes vont s’entrainer sur des simulateurs de trottinettes!!
On pourrait acheter des M 346 italiens en compliment pour qu’ils tâtent un peu du jet avant de passer sur Rafale!
Je dis cela, je n’y connait rien!!
@cases : votre conclusion est extrêmement pertinente.
Et ceux qui ont choisi la filière Pilatus s’y connaissent un peu.
Vous voulez « complimenter » les italiens d’avoir choisi le F-35 ? ^^
Combien d’années de formation auparavant pour être pilote de chasse ?
Env. 2 ans /2,5 ans.
Selon les spécialités et les pré-réquis.
La seule question qui reste : la patrouille de France volera sur quoi ?
12 rafales désarmés
Wagdoox /
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3….La seule question qui reste : la patrouille de France volera sur quoi ?
12 rafales désarmés…3
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C’est une vrai question.
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La com’ est une donnée fondamentale et une patrouille de France en pilatus me semble improbable..
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Quant faire des pirouette avec des Rafale !…
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Seuls les pilotes confirmés pourront nous faire partager leurs expériences.
Je me posais la même question. Je suppose qu’ils vont faire durer les AlphaJets pendant des années encore, mais à moyen terme, sans doute des Rafale dépouillés de tout l’équipement superflu.
Plus cher que l’Alphajet peut-être, mais infiniment plus de gueule. Et si je m’autorise à rêver un peu (beaucoup), je souhaite que cet hypothétique futur Rafale-PAF se débarrasse de la perche de ravitaillement, qui est aussi gracieuse qu’une verrue sur le petit nez mignon de Miss France ^^
je doute que l’on ait tellement de Rafale en stock que l’on puisse en préempter 12 d’un coup…
avec des Drônes c’est l’avenir ,la Patrouille de France c’est du passé ,et cela ne sert plus à rien si tout devient des drones
Sur le plan technique, le PC21 est la meilleure solution ; mais pour la Patrouille de France, il faut garder des avions à réaction, car le grand public ne comprendrait pas …
Quand j’entends des interviews de pilotes de Rafale parler de leur métier, il ressort une constante dans leurs propos :
– Le pilotage pur n’est pas le plus difficile à acquérir (merci au formidable couple « formule aéro »/ »commandes de vol »),
– La gestion de la mission est de plus en plus prépondérante dans la charge de travail,
Un Pilatus PC-21 avec une avionique moderne devrait donc faire l’affaire (à condition que la transition sur Rafale soit à la hauteur).
Et bonus, ça pourrait faire des cellules en plus pour équiper la Patrouille de France pour un bout de temps . . . (et reculer cette transition-là qui risque d’être moins « glorieuse »)
Donc, à voir . . .
Je partagerais assez votre position . J’étais très réticent au début vis à vis de ce turboprop qui à l’évidence n’était pas à même de rendre aux élèves pilotes l’ambiance de vol à bord d’un jet . Les choix de forces aériennes comme l’USAF ou les israéliens qui ne mégottent pas sur la qualité de leurs montures , et restent classiquement sur jets me confortaient dans cette idée . Mais les témoignages et le succès rencontré par le Pilatus , dont l’évolution technologique s’avère impressionnante en termes de capacités amènent à penser qu’il est temps de revoir certaines certitudes . Pourquoi pas donc , si les pilotes eux-mêmes sont preneurs . Restera la question de la Patrouille de France , qui en terme d’image , aurait pu porter celle d’une nouvel avion national , ce qu’elle a fait jusqu’ici .
Content de voir que bcp remettent en question leur « intuition » à ce sujet.
Les USA ont une industrie de l’armement qui finance les politiciens. En retour ils reçoivent des contrats mirobolants, avec de gros profits.
Les attentes de l’USAF concernant le T-7 Red Hawk (programme T-X) d’entraînement étaient notamment de reprendre cette capacité de simulateur de vol en vol.
De plus, l’USAF utilise aussi ces appareils pour les unités agressor en général. Mais d’autres solutions sont possibles.
Quant à Israël, je pense (et ce n’est qu’une hypothèse), le choix s’est porté vers le M-346 pour sa capacité d’attaque au sol entre autres. En cas de conflit, plus il y a d’avions, mieux c’est. Et comme la région est une poudrière, les M-346 permettent de faire d’une pierre 2 coups.
…
Ensuite, concernant la différence jet / turboprop, je pense depuis le début que la difficulté pour les pilotes c’est de gérer la complexité des systèmes dans des situation difficiles. Et pour cela, une capacité à encaisser de gros facteurs de charge.
L’accélération fournie par la poussée n’est « pas grand chose » en comparaison. Et rien n’empêche une transition adaptée pour les pilotes.
…
Et en effet, le succès du PC-21, en particulier dans des pays ayant les moyens d’une armée moderne démontre sa qualité. Ce n’est pas qu’un facteur économique. Le facteur économique est la cerise sur le gâteau.
« Les choix de forces aériennes comme l’USAF … qui ne mégotent pas sur la qualité de leurs montures , et restent classiquement sur jets me confortaient dans cette idée. »
Evidemment, évidemment, l’indépassable exemple américain (parce que, les Israéliens, ce sont les Américains qui les financent, soit dit en passant).
Seulement, il faut comparer ce qui est comparable : le budget militaire américain se monte à 685 milliards de dollars (sachant que le second budget mondial, celui de la Chine, n’atteint « que » 181 milliards).
Et il vient d’augmenter en une seule année de 53,4 milliards, soit davantage que le budget militaire de la France.
Alors, dans ces conditions, il est difficile de s’inspirer concrètement de l’exemple américain. Et puis, il ne faut pas oublier, tout de même, que ces augmentations budgétaires faramineuses permettront aux entreprises américaines de prospérer et de fournir de copieux retour sur investissement à leurs actionnaires, à défaut de garantir la paix dans le monde.
C’est dommage de retirer l’Alpha de la formation, d’abord parce que je le trouve joli, et en plus quand on emmène des pax, ils peuvent faire de très belles photos vu la position arrière.
Et puis, de toux ceux qui volent actuellement, c’est notre premier !!! La madeleine de Proust !!!
Et cela donnait un premier aperçu du vol en avion de chasse, en matière d’ergonomie et de sensation de vitesse, mais l’équipement embarqué des PC 21 va plus vite les mettre au diapason que nous en matière d’avionique embarquée, cela évitera une transfo, par contre, attention aux écarts de vitesse entre le PC 21 un Raf ou un 2K, sans compter la masse, au début, ça va surprendre; une décision prise à la lecture et au visu écran sur un PC 21 couvrira moins de distance que sur un Raf.
Mais c’est bien, les jeunes vont s’amuser avec ce petit jouet, espérons simplement que la dispo sera bonne, tant en qualité qu’en quantité.
Pour ce qui est de la PAF, faire voler 8 ou 9 Rafales me parait compliqué, à la base, l’avion n’est guère conçu pour ça, mais on disait pareil des Fouga et des Apha, alors à voir.
Mais l’heure de PAF risque d’être conséquente, multipliée par 8, 9, 10 et plus avec les spares, ça va chiffrer, et ça risque d’annoncer la fin.
@Jm
« C’est dommage de retirer l’Alpha de la formation, d’abord parce que je le trouve joli »
Çà c’est gentil alors ! Mais ne vous méprenez pas : Notre histoire est vouée à l’échec !… 😉
il faut les deux, les premiers pour apprendre, les seconds pour maîtriser un avion bi réacteur avant le passage au rafale, les anglais font des hawk.
Acheter un avion « juste » pour faire l’apprentissage de la vitesse (puisque le seul avantage d’un jet d’entrainement par rapport à un turbopropulseur, c’est ça), ça ferait très cher. Les rafales biplaces dédiés à la transformation ne seraient-ils pas plus indiqués, et surtout économes, finalement? Pas besoin de les pousser à fond dès le début 😉
Il ne faut pas oublier que le nombre de rafale disponible est limité, même pour des pilote rafale, c’est pa libre service, et il faut économiser leur cellule, nombre d’heure par an a ne pas dépasser, un avion bi reacteur, permet de préparer les élèves avant de passer sur des rafale, je verrais bien 70% sur PC21, puis 30% sur bi réacteur, c’est pas la même conduite.
Je me demande si le fait de faire passer nos jeunes pilotes en formation d’un turboprop, aux performances modestes, directement à un avion de combat genre Mirage ou Rafale, ne permet sans doute pas d’effectuer la transition dans les meilleures conditions…..
Bien sûr, on y voit clairement la volonté de réaliser des économies de frais de fonctionnement, mais, n’aurait-il pas été préférable de conserver une partie de nos Alpha Jet, pour réaliser cette transition avec un peu plus de progressivité, tout en réalisant quelques économies en début de formation grâce au turboprop ?
De plus, bien qu’il s’agisse d’un bi-réacteur de puissance modeste, on se rend compte que ses caractéristiques techniques ne sont pas pas si éloignées d’un avion comme le « Skyhawk », mono-réacteur, mais un peu plus puissant.
Cela laissait donc la possibilité, qu’en complément de leur formation, ces jeunes pilotes puissent effectuer quelque attaques au sol, ( que ce soit en exercices, ou sur le terrain) histoire de se « faire la main » avant de passer sur du matériel plus performant…..
Quand vous parlez de performances modestes, les 2 points où il y a une différence, c’est la poussée et la vitesse de pointe.
Par contre, en termes de capacité à prendre des g, incluant l’apprentissage de la voltige, il a une meilleure capacité que l’Alphajet.
Et comme il coûte moins cher à l’heure de vol, il y a la possibilité d’offrir plus d’heures de vol aux pilotes, ce qui est une bonne chose.
Et il permet de transitionner sur Rafale avec système d’arme plus facilement, car les élèves pilotes apprennent à utiliser cet aspect dès le départ, et donc la transition sur Rafale est plus simple dans le cockpit.
Si on imagine la transition, les élèves auront besoin d’un peu plus d’heures pour acquérir les connaissances en vol du Rafale. Mais il y aura des économies de potentiel, car l’apprentissage de systèmes aura été faite dès le départ, et les pilotes n’auront pas besoin d’autant d’heures pour la transition.
Il s’agit d’un « concept » de formation très différent de ce qui se faisait avant.
Une des raisons permettant ça, c’est l’électronique qui simplifie les vols. Par le passé, les jets étaient plus brutaux, et il était « aisé » de les mener à la faute. Avec l’électronique, ces difficultés ne sont absolument plus comparables.
D’où le fait qu’aujourd’hui il est possible de se former sur turboprop.
Les 2 autres armées ayant cette formation sans jet sont:
– la Suisse
– l’Australie (pour le F-35)
Comme Alsaco et moi-même l’avons souligné, il ne semble pas que les pilotes suisses souffrent de problème à faire cette transition là. On doute donc que les Français rencontrent des soucis là où les Suisses n’en ont pas.
Comme dit par Philbeau, la réticence des pilotes et amateurs est plus dû à une position idéologique et honorifique que technique (en gros, ça fait plus classe d’utiliser des jets et on a toujours fait comme ça). Apparemment, dès que les pilotes commencent ce nouveau cursus, ils semblent conquis (dixit Air & Cosmos).
Ne pas avoir voulu ou su développer un successeur à l alphabet se paye parce qui ressemble à une régression .le tout rafale n est il pas aussi un souci .l approche comptable domine.et de toute façon il faudrait penser et construire des grands drones et des missiles stratégiques.
C’est moins le débat turbo propo vs jet que l’idée de « gagner un an » qui sonne bizarre.
Ca sent bon comme les 80 % au bac et les 90 days wonders aux USA.
Ils ont récupéré les pedagogistes que Blanquer a virés de l’EN ?
il y aura bientôt 15 Mirage 2000 D non modernisés de disponible. On pourrait les utiliser comme « agressors » par les pilotes confirmés ou bien comme transition avancée par les jeunes pilotes.
Les Alphas jet au Mali…à prêter aux maliens par exemple
Le PC-21 est un très-bon appareil , n’ en doutons point , il demeure néanmoins plusieurs crans très en dessous d’ un Rafale ou d’ un Mirage 2000 autrement plus puissants , ce qui ne signifie pas qu’ il ne puisse à lui seul assurer la transition mais ……… par exemple , quid d’ un petit bi-réacteur de transition type Alpha-Jet 2 ?
En termes de g, le PC-21 est supérieur à l’Alphajet, donc suffisant à priori pour transitionner sur des avions de chasse modernes (+8 / -4 g), avec des g négatifs et positifs meilleurs que certains chasseurs modernes.
L’accélération longitudinale ainsi que la vitesse ne sont pas des éléments compliqués à gérer… Il suffit de le faire par paliers lors de la transition sur ces appareils. Certains pays utilisent d’anciens chasseurs ou des chasseurs non modernisés pour la transition des pilotes. Pourquoi ne pas conserver des Mirage 2000 à terme pour ce rôle?
Comment expliquer que des pilotes compétents, professionnels puissent concevoir que les performances de ces appareils d’entrainement soient suffisantes et que des amateurs curieux aient des doutes…
Si c’est pour un appareil de transition, alors l’achat me semble absurde. Si par contre le choix se porte vers un appareil permettant à la fois de jouer le rôle d’agresseur ainsi que celui d’un avion d’attaque au sol à prix réduit, alors là, l’achat devient intéressant stratégiquement, et potentiellement économique à long terme.
Des avions type T-50 conçus spécifiquement pour jouer le rôle d’appareil d’entraînement et d’attaque au sol sont une piste éventuelle.
Après, un tel concept ouvre plus de question qu’il n’en résout.
– Mono / bi-réacteur? Avec un seul, les risques sont plus élevés lors d’opérations à l’étranger, avec 2, les coûts augmentent.
– Dans une mission type Barkhane avec un Sahel très vaste, quelle vitesse est nécessaire, et quel rayon d’action?
Ces 2 questions impactent les dimensions, la complexité de la conception.
– Quel système d’arme? Avec un radar?
– Et donc quel budget? Et avec un tel budget, est-ce que des avions de chasse standards ne sont pas plus intéressants?
« Comment expliquer que des pilotes compétents, professionnels puissent concevoir que les performances de ces appareils d’entrainement soient suffisantes et que des amateurs curieux aient des doutes… »
Parce que ces décideurs sont macaronnés et en état-majors depuis longtemps, et que les payeurs ne sont pas les utilisateurs ? ça ne serait pas la première fois.
N’allez pas croire que toutes les grandes décisions sont sensées.
Comme vous l’avez noté, je ne parle pas de décideurs mais de pilotes… Je parle de satisfaction des utilisateurs…
Bien entendu que les décideurs ne font pas que de bonnes décisions.
@John
C’ est à dire que d’ évidence , la France n’ aurait jamais dû acquérir le PC-21 ou alors en quantité très réduite de type « appoint » histoire de momentanément combler le ou les vides ; encore eut-il fallu pour cela qu’ elle développe à temps le successeur de l’ Alpha Jet , ce qui n’ a jamais été fait du moins à ma connaissance .
Pourquoi ?
Mystère et boule de suif ………
Résultat , nous achetons à d’ autres ce que nous étions nous-mêmes largement en capacité de concevoir et produire et certains en sont à penser que le successeur de l’ Alpha Jet sera Américain .
Alors , évidemment , maintenant que le PC-21 est là , nous n’ allons pas à nouveau tout changer , à ce stade ce serait grotesque et d’ un ridicule achevé sans parler de la gabegie que cela représenterait et puis il donne satisfaction ; il n’ empêche que pour une nation « aviation » telle que la nôtre , c’ est stupide .
À moins que seules les considérations économiques et financières aient prévalu sur le court terme ?
Que la France soit capable de développer de a à z un appareil d’entraînement n’est absolument pas discutable. Et la France aurait probablement développé un bel appareil.
Pourquoi la France n’en a-t-elle pas développé? C’est en effet une bonne question.
…
Maintenant qu’il est là, autant continuer en effet. Mais si on s’intéresse au marché des avions d’entraînement, il s’est très largement réduit.
Pour commencer, les forces aériennes ont réduit leurs nombres d’avions de chasse, donc le nombre de pilotes s’est réduit, et donc le besoin en avions d’entraînements s’est lui aussi réduit.
Et en même temps, le nombre de pays développant de telles machines a évolué.
– En Europe, ce nombre s’est réduit
– En Asie, il a explosé
En effet, on a la Corée du Sud avec le T-50 (remplaçant les T-38 et A-37 américains), le KT-1 Woongbi, turboprop d’entraînement depuis les années 2000.
Le T-33 américain remplacé par le Kawasaki T-4 japonais au Japon.
La Turquie prépare son rempaçant au T-38, un jet turque, et a développé un turboprop « à l’ancienne » dans la définition de son rôle, type PC-9 / AT-6. TAI Hürkus et Hürjet
…
Pas sûr que le nombre à produire permette de faire des appareils d’entraînement économiques. Si c’est pour en avoir au prix du Rafale, autant avoir un Rafale.
Je suis incapable de dire ce que coûterait la production de 40 appareils incluant la R&D. Mais je pense que le programme serait extrêmement cher.
@John
OK ; je vous suis .
8 de plus pour la route:
http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2020/02/16/pc21-20901.html
N’est-il pas temps de choisir un drone de combat plutôt qu’un avion de chasse ?
Non…
Un humain à bord risque moins de se faire pirater, et il voit ce qu’il se passe sur place bien mieux qu’un pilote de drone
Tout le monde parle de g, mais est-ce vraiment si important ? de toute façon, les pC21 seront limités pour ne pas faire vieillir les cellules prématurément.
En attendant, il y a une fournée de pilotes qui commencent leurs vols vers l’étranger, et à 300kts de vitesse sol et 1h45 d’autonomie, forcément, on va moins loin qu’avec 500kts et 2h30 de vol…. Là, ils partaient vers au moins l’Allemagne, et déjà obligés de faire gite étape à la 2ème escadre…
Finis les vols au-dessus de la tropo en atmosphère calme, peu gênés par le trafic civil. Maintenant, c’est la tranche pourrie avec les liners qui déboulent de partout, en évolution, avec 200kts de mieux, super…
Mais bon, si les pilotes y trouvent leur compte.
Coût de la formation des pilotes divisée par deux :
http://www.paxaquitania.fr/2020/02/la-formation-des-pilotes-de-chasse.html
La messe est dite…