La Marine nationale va recevoir 8 vedettes de soutien à la plongée conçues par le chantier naval SEE Merré
Outre le marché des Fusils de précision semi-automatique [FPSA], a priori décroché par l’amurier belge FN Herstal avec le SCAR-H PR, la Direction générale de l’armement [DGA] n’a pas encore confirmé l’attribution d’un contrat portant sur la livraison de huit Vedettes de soutien à la plongée [VSP] destinée à la Marine nationale. Et cela, alors que l’industriel qui a été retenu ne s’est pas privé de le faire.
Ainsi, il y a exactement un an, la DGA venait de lancer une procédure visant à développer, à réaliser et à livrer ces 8 VSP afin de pouvoir remplacer les actuelles « Vedette d’Intervention Plongeurs Démineurs » [VIPD] utilisées depuis les années 1990 par les trois Groupements de Plongeurs Démineurs [GPD] de la Marine nationale ainsi que par l’Ecole de plongée de Saint-Mandrier.
Et de préciser, à « titre indicatif », que ces VSP devaient avoir une longueur de référence inférieure à 24 mètres et être capables d’atteindre la vitesse de 13 noeuds.
« Elles seront notamment mises en oeuvre à partir des bases navales en métropole pour des missions de l’ordre d’une journée à une semaine maximum. Elles seront capables de réaliser des traversées en 2ème catégorie de navigation et d’être embarquées sur cargo pour une projection [outre-mer par exemple] », indiquait le texte de l’appel d’offres.
En outre, ces VSP devaient être armées par un équipage de 6 marins et pouvoir embarquer 16 à 30 personnes supplémentaires. Et, toujours selon les spécifications données par la DGA, ces vedettes étaient destinées à « mettre en oeuvre des plongeurs, des sonars et d’autres équipements, et disposeront d’un caisson de recompression intégré à la plateforme. »
Parmi les autres spécifications, ces VSP devaient disposer d’un mode de propulsion à la fois économique et résilient, d’une signature électromagnétique réduite grâce à une superstructure et des équipements de ponts « amagnétiques » [c’est à dire concus en matéraux composites ou en aluminium].
Finalement, le chantier naval SEE Merré, qui a été repris en 2012 par le Groupe BMA, a donc su convaincre la DGA. Dans son communiqué, l’industriel n’a pas précisé le montant du contrat, si ce n’est que c’est le plus important qu’il n’a jamais signé.
Les futurs vedettes qui équiperont les trois GPD et l’École de Saint-Mandrier seront construitres en aluminium, a précisé SEE Merré. D’une longueur de 26,5 mètres pour un déplacement de 87 tonnes, elles seront propulsées par deux lignes d’arbres et hélices entrainées par des moteurs diesel, ainsi que par une motorisation électrique, afin de leur permettre de naviguer discrètement, à faible vitesse.
« Les VSP disposent de tous les équipements requis pour assurer les missions spécifiques propres à ces navires, très attendus par la Marine Nationale pour remplacer les VIPD actuellement en service dans les bases navales », assure le chantier naval nantais.
En décembre 2016, ce dernier avait remporté le marché des 29 remorqueurs RP10 destinés à la Marine nationale, en association avec les Constructions mécaniques de Normandie [CMN].
? avec la division 240 les catégories de navigation ont disparu.
La division 240 concerne la plaisance et non les navires professionnels.
@Jean-Marie H
division 110 ?
On vous lit attentivement, Monsieur Lagneau : l’appel d’offres précisait « moins de 24 mètres » mais ces bâtiments font 26 mètres.
C’est suffisant pour anuller ce marché public s’il est passé et c’est probablement ce qui explique que seul le chantier, et non la DGA, considère ce marché comme conclu.
D’où l’importance du « à « titre indicatif » » sans doute. 24 à 36 personnes à caser avec les équipements, une double motorisation thermique/électrique, peuvent avoir rendu les 24m intenables.
AO DGA precise une longueur de reference de 24 m.
Le communiqué de Merré ne défini pas la longueur…je comprends qu ils parlent d une longueur de coque ou hors tout à 26 m
Ce n est pas forcement in compatible, la longueur de référence par les Aff Mar comme 96% de la longueur totale à la flottaison…qui doit etre plus petite que la longueur de coque.
Cqfd
L absence de communiqué = 30 personnes à la relecture + validation du ministre + vacances 😉
Les « moins de 24 mètres » c’est une précision à titre indicatif.
Vitesse de 13 nœuds !!! MDR
Y’a aussi la godille de prévue en option pour passer en vitesse rapide ??
Beaux nénés à toutes et tous
Les nageurs sont généralement des gens en forme mais quand-même : 13 nœuds, ça devrait suffire pour les rattraper.
@jyb
Étant des navires de la Marine Nationale portés sur le registre naval, ils ne sont pas soumis aux règles de la convention SOLAS ni à la plupart des règlementations portant sur la sécurité des navires. Néanmoins, la Marine Nationale s’efforce de les respecter autant que faire se peut, d’où les souvenirs que vous avez eu des divisions règlementaires de la sécurité maritime, qui sont des parties en droit français de la réglementation SOLAS adaptées aux différentes typologies de navire.
https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/pole-reglementation-securite-maritime
La division 222 concerne les navires à passagers de moins de 500 de jauge brute. Un navire à passagers est un navire prévu pour emporter plus de 12 passagers. Un passager est une personne embarquée dont l’activité ne concerne pas la bonne marche du navire (le cuistot professionnel du bord participe à la bonne marche du navire 😉
Concernant ces navires, ils ne peuvent être soumis à la division 222 que si:
– Ils n’ont que des activités militaires et l’amirauté le veut bien.
– Ils ont des activités civiles.
– Ils embarquent (en permanence ou occasionnellement) des marins civils immatriculés à l’ENIM (Établissement National des Invalides de la Marine = sécurité sociale des marins civils).
correction:
Concernant ces navires, ils ne peuvent être soumis à la division 222 que si:
– Ils n’ont que des activités militaires et du personnel militaire, et l’amirauté le veut bien.
– Ils ont des activités civiles.
– Ils embarquent (en permanence ou occasionnellement) des marins civils immatriculés à l’ENIM (Établissement National des Invalides de la Marine = sécurité sociale des marins civils).
@ji-Louis
grand merci .
@jj-louis @jyb
Pour les appels d’offres des petites embarcations (moins de 500 T de jauge brute), la MN et la DGA utilisent effectivement comme cadre de référence la division 222 en y rajoutant les spécificités militaires (armement de bord, blindage etc).
Cela permet aux chantiers civils fournisseurs de livrer des embarcations certifiées Veritas et Affaires Maritimes en suivant un processus standard qu’ils connaissent.
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Mais c’est une démarche très récente de la part de la DGA :
En témoigne l’appel d’offres des VPDMP (vedettes protégées de défense maritime et portuaire) passé en 2018 par la DGA au profit des fusiliers marins de la MN. Attribué au chantier UFast, il a depuis été repoussé à une date indéterminée alors que les premiers essais opérationnels en mer devaient avoir lieu courant juin 2019. Pas pour un problème de budget (il est toujours prévu), mais bien parce que la DGA n’avait justement pas rédigé son appel d’offres en conformité avec la division 222, ce qui a posé des problèmes de certification au chantier.
@vrai _chasseur
merci.
@frederic // bien vu. Une longueur réglementaire de 24m permet une longueur hors tout de 26m; certains navires civils vont jusqu’à 30m hors tout.
@ji_louis // en fait, la MN et la DGA conçoivent quasiment tous leurs appels d’offres (90% de « poussière navale ») sur la base de la division 222, amendée de règles spécifiques à la MN. L’appel aux divisions Aff Mar leur permet d’avoir une base « civile » pour simplifier et standardiser la conception (chantiers civils) et donc de réduire les coûts. Pour l’exploitation du navire, la MN utilise ses propres règles, mais s’adapte a ces référentiels civils.
@pierre // En hydrodynamique, chaque noeud coûte cher (10 à 25% de puissance selon la forme de coque) et peut se trouver en limite de forme (cf froude). On ne peut pas avoir un petit navire qui tient la mer à vitesse nulle, économe à vitesse élevée, et…. qui ne coute pas cher. D’ailleurs 13 nds semble même un peu élevé par rapport au froude, ce qui peut expliquer la longueur HT. Tous les projets sont des compromis, donc 13 nds c’est bien.
J’ajouterai que pour les navires destinés à l’exportation (ex: BPC, FREMM, sous-marins, etc), MN et AffMar ont une commission commune dont l’avis conditionne le succès de la construction, des essais et de la livraison.
En effet, ces navires ne sont jamais inscrits au registre naval français et doivent donc être immatriculés comme des navires civils (transports de passagers ou navire de charge) pour effectuer les essais à la mer, par l’armateur qui est le chantier naval propriétaire du navire avant la livraison.
La commission peut accorder des dérogations aux règles de sécurité imposées par la SOLAS aux navires civils (ex: dérogations aux règles de rejets de polluants par les fumées des moteurs, etc). Pour donner son avis, les AffMar envoie des inspecteurs de la sécurité des navires (inspecteurs civils ou administrateurs militaires) qui épluchent le navire comme s’il était civil et rendent un rapport qui sera épluché en commission avec la MN, et cette commission détermine si les éventuels manquements aux règles civiles de sécurité sont acceptables ou pas compte tenu du type de navire, de son emploi futur, de la durée d’immatriculation civile avant la livraison prévue.